Aujourd’hui j’ai décidé de me faire une dernière F-Road !! Et Maya est d’accord 🙂
Hier soir j’ai pas mal discuté avec une bande de jeunes français en vadrouille. Bon j’ai bien cru qu’ils allaient se garer dans ma tente pour avoir accès à la table de camping que je squattais, mais à par ça ils étaient assez cools.
Tout en mangeant mes derniers biscuits, j’évaluais sur la carte les différentes possibilités de F-Roads qui s’offraient à moi. Comme nous sommes au pied des glaciers, les rivières à traverser commencent à être assez grosses… Suffisamment pour que les bus 4×4 soient de mise. En cherchant bien je trouverai mon bonheur : la 208 suivie de la F-210 et un retour par cette même F-210 qui rejoint le sud par un autre côté. Normalement il ne devrait y avoir qu’un seul gué donc ça doit être jouable.
Je retrouverai les champs de lave datant de l’éruption du Laki il y a 230 ans, recouverts de mousse.
Avant de me lancer sur la F-208, je prépare Maya au cas où ce soit un peu costaud :
Pour l’instant la 208 ne s’est pas encore muée en F-Road pour de vrai, simplement une route à graviers, ça permet de prendre la température concernant les réparations de Maya. Tout à l’air de tenir !!
A l’embranchement entre la F-208 et la F-210, je demande des infos à un gars en 4×4 qui se trouve être un local. Selon lui le gué que je dois passer risque d’être limite, ça va dépendre de la hauteur de l’eau quoi. Du coup je me décide quand même à y aller et on verra devant l’obstacle ce que ça donne. Le moins qu’on puisse dire c’est que j’ai bien fait parce que c’était tout simplement magique !!
Bon par coutre il vaut mieux savoir lire une carte. Ci-dessus, un embranchement où aucune indication ne laisse présager de la route. Pour ma part j’utilise MAPS.ME que Patrice (le suisse rencontré sur le ferry) m’avait conseillé : un must have comme ils disent au boulot.
La première partie de la F-210 s’avère assez montagneuse comme profile de chemin. Il y a de belles élévations dans de la petite caillasse, c’est sympa. Et le paysage … une tuerie.
Quand le soleil perce au travers des nuages c’est une multitude de tons de verts en haute définition qui nous fracasse les rétines !!
Tout d’un coup je m’aperçois que le ralenti est calé sur 6000 tours minutes … ça fait un peu beaucoup quand même.
Rien de méchant au final et je continue.
Décidément c’est bien la peine d’aménager des passages pour l’eau si cette dernière n’y passe pas !!! Et puis je ferai un détour par l’Axlafoss. C’est pas pas mal sympa aussi !!
Et je reprends ma route toujours dans un délire de paysage verts.
Et je me dirige vers mon premier gué… mais ce n’est pas celui indiqué sur la carte. Si j’ai bien compris c’est parce que le gué est petit et ne pose pas vraiment de problème. Enfin même s’il ne pose pas de soucis, il y a un peu d’eau ^^
Ensuite on longe la rivière et ça me fait un peu stresser parce qu’elle est quand même grosse.
Je passerai encore quelques gués en me disant qu’ils me servent d’échauffement.
En tout cas c’est joli comme coin.
Et puis j’arrive au gros balèze !!
Pour tout dire je pense que c’est le premier qui me fait vraiment réfléchir depuis la F-88, celui où j’ai failli noyer Maya en allant à Askja. Je pars sonder et ça me semble profond : au dessus du genou, même si je n’ai pas de grandes jambes ça fait un peu déjà. Ensuite il y a du courant, assez fort, suffisamment pour me bouger un peu quand je repère la rivière. Dernière chose : le fond c’est du sable … donc je sais que mon pneu arrière va s’enfoncer encore un peu, voir s’enliser… Faut bien compter un bon 50 cm de fond quoi, sans parler de la largeur de la rivière. Depuis une heure et demi que je roule, je n’ai pas vu âme qui vive. Bref ça cogite et j’avoue que je suis pas serin !! C’est alors que je vois se pointer un pickup qui passe ça les doigts dans le nez :
Bon ça a pas l’air sorcier, je discute vite fait avec le gars qui me dit d’essayer vingt mètres plus haut ça devrait mieux passer. Je vais voir … mouais, aller on le tente !!
Je positionne Maya :
Et après une autre reconnaissance, à l’ultime moment de se lancer … Je décide de ne pas tenter le diable. Il me reste encore quatre journées à passer en Islande, je sais que mon assurance ne m’assistera pas donc je me dégonfle, titillé par ma fierté : ce sera le seul gué que je ne tenterai pas de passer de mon voyage. La raison me rattrape c’est moche de vieillir.
Je me ferai quand même plaisir dans les petites rivières sur le chemin du retour et aller manger un morceau dans une station service. Ça creuse les émotions !!!
Je continuerai en direction de Skaftafell, où je prévois d’aller dormir au camping de Svínafell. La route n’est pas passionnante car elle traverse de grandes étendues plates, mornes … un coup à s’endormir quoi. Et puis après on aperçoit les glaciers du coin.
Un panneau d’information m’apprendra que le 5 Novembre 1996 (une sale date ça encore, hein Auré ?) une éruption sous le glacier aura eu des conséquences monstrueuses sur les environs !!
Avant :
Après :
Oui oui : il manque des morceaux !! J’ai pris en photo le texte explicatif en français (c’est rare) :
Pour les fainéants, en gros ça a balancé 50 000 mètres cubes de flotte par seconde au lieu des 20 000 attendus. Et l’éruption à fait partir des blocs de glaces allant de 100 à 2000 tonnes !!!
J’arriverai finalement au camping de bonne heure, ce qui me permet de me poser un peu et de faire sécher des affaires dont ma tente. Trois jours plus tôt le réceptionniste (qui parle 4 langues couramment et 2 deux autres qu’il « baratine ») me dit qu’il y avait plus de 200 personnes dans le camping !! Vive le Lonly Planet qui fait une bonne pub à ce camping 🙂
Super chouette le coin 🙂 Je vois pas ce que tu veux dire pour le 5 :p
Encore de belles balades en tout cas !