J’ai fait mieux mais pas souvent …
Ma journée commence assez tôt puisque je suis « obligé » d’attendre que le soleil se lève pour pouvoir partir. J’en profite pour réviser mon roadbook car j’ai prévu une sacrée balade mine de rien. Et pour couronner le tout je pars sans le GPS histoire de revenir à la base : le petit bout de papier et la carte Michelin où il manque la moitié des route que je veux prendre …
Un solide petit déj dans le ventre et un sandwich dans le sac, je suis presque prêt pour partir. Mon vieux bridge est de la partie pour des questions de place ainsi que la gopro. Je vérifie rapidement la météo (sait-on jamais) et le verdict est sans appel : grand beau toute la journée !! Pour citer un film qu’il est bien : « Don’t believe his lies »
Ou alors ils ont pas vu comment c’était chez moi : couvert et froid. Mais comme j’ai prévu de descendre assez loin dans le sud, je m’équipe assez (trop) léger de peur de crever de chaud l’après-midi.
Je commence par un petit Col des Fleuris des familles, histoire de faire chauffer les pneus… mais pas mes doigts avec seulement 4°C affichés au tableau de bord.
On notera le grand ciel bleu en arrière plan. Bon le point positif c’est tout de même que la route est sèche et c’est plus agréable comme ça. Je poursuis ainsi jusqu’à Annecy où je me dirigerai vers le sympathique col du Leschaux (ou « lait chaud » pour les locaux aficionado de jeux de mot pourris 🙂 ) Je connais le bien et c’est un plaisir d’enrouler sur cette route. Je poursuivrai en passant par le col de Plainpalais puis direction Chambéry (où j’ai pris pour habitude de me perdre) pour passer par le col du Granier qui était en bien meilleur état que les dernières fois.
La météo ne s’arrange pas, bien au contraire mais toujours la route reste sèche. Cela faisait longtemps que je n’avais pas refait la route qui serpente en Chartreuse.
Souvenirs de mes premiers cols en moto avec mon SV bleu :
Passé Saint-Pierre en Chartreuse, la route est plus humide. C’est normal c’est plein de sous bois et la descente du col de Porte se fait tranquillement jusqu’au Sappet où les températures se font plus clémentes pour mes doigts (oui je n’ai que des gants d’été avec moi … l’erreur du débutant quoi)
Arrivée sur Grenoble et ses températures tropicales (11°C tout de même) et paf réserve. D’un autre côté le plein était entamé avant de partir. Pour rejoindre Vizille, j’opte pour le passage par Saint Martin d’Uriage sans m’arrêter par le casino. La route n’est pas fantastique mais elle reste toujours plus intéressante que de passer par Pont de Claix.
La suite ? Il s’agit de la D1091 qui alterne grands bouts de droits et quelques passages sympas. Je reconnais des endroits où j’ai fait de l’escalade ou le con … voir les deux en même temps 🙂 J’en ai profité pour dire bonjour à Louis XVI à Riouperoux (Photo Alpesgeo2003.fr)
Ou encore voir la maison sur pilotis (le pavillon Keller) que l’on peut voir dans les Rivières Pourpres. (image Wikipedia)
Et je fais ma première presque vraie pause (vers 230km de trajet) histoire de faire des photos de la retenue d’eau du barrage du Chambon qui semble en plein réfection :
Enfin le ciel est moins chargé en nuages, et les températures plus élevées. Ce qui me permet de me réchauffer un peu.
Le reste de la D1091 est un pur bonheur jusqu’au col du Lautaret mais attention quand même car il y a deux zones de travaux à circulation alternée. C’est dommage que le col du Galibier soit encore fermé mais on peut aisément comprendre pourquoi :
Je poursuis sur Briançon tranquillement. La route qui descend depuis le col du Lautaret est vraiment sympa avec des lacets assez larges pour enrouler et ne pas avoir à trop taper sur les freins.
Je ferai ma pause casse-croûte sur Briançon en regardant passer les motards et les camping cars « vieux comme mes robes »©Coluche qui en chient autant pour monter qu’ils lâchent de fumée noire se faisant.
Mais j’ai pas que ça à faire vu que je n’ai pas encore fait le tiers des kilomètres prévus sur mon roadbook. La route entre Briançon et Guillestre n’est vraiment pas passionnante mais c’est le prix à payer pour emprunter le col de Vars quand celui de l’Izoard est encore fermé à cette époque de l’année.
Et que de bonheur ce « petit » col que je n’avais encore jamais fait !! Propre, sinueux à souhait, je m’éclate malgré une fatigue qui commence à se faire un peu sentir.
Il s’agit du col le plus haut de mon trajet de la journée(2109m). Et je me mets ensuite en route pour rejoindre Barcelonnette puis le lac de Serre-Ponçon. Ce secteur est une véritable tuerie et je me fais vraiment plaisir à enrouler et m’entraîner pour prendre la position dite « super motard »(c’est pas gagné d’ailleurs …). Certains panneaux me font de l’œil en indiquant certains cols ouverts que je connais de réputation … Malheureusement je suis encore trèèèès loin de chez moi et je dois me tenir à la route prévue !! Je pense qu’un jour je passerai un énooorme week-end dans ce secteur tellement il y a du potentiel motard ^^
Par contre une chose me tarabuste à ce moment là : selon mes prévisions mon voyant de réserve aurait du se manifester avant d’arriver à Barcelonnette et là : rien. Je stresse un coup en me disant que si la loupiotte est en rade j’aurais l’air fin en poussant la moto (même si ca descend)… Mais en fait non j’ai juste explosé mon « record » de consommation en descendant à seulement 4.2l/100km et la réserve s’est donc allumée au bout de 240 km environ… mais dans un endroit paumé où je n’avais aucun idée d’où trouver une station.
Finalement c’est en poussant jusqu’à Remollon que je pourrais refaire un plein et il restait encore de la marge 🙂 J’en profite pour réviser rapidement le trajet sur la carte et faire le point horaire : ce n’est pas mauvais au contraire mais ça va me faire rentrer super tard. Donc j’arrête de faire des photos, j’allumerai seulement la GoPro en mode harnais pour faire des vidéos si les passages sont beaux.
Je me rate pour prendre le col de la Sentinelle mais pas les graviers présents dans les rues (plutôt LA rue) de Valserres. C’est ma seule erreur de navigation de la journée qui me prive d’une portion de trajet de base.
Pour le coup le trajet qui permet de rejoindre Gap puis Die me permet de me reposer en roulant mais c’est long comme un jour sans pain !! Seul le col de cabre permet de rompre cette monotonie et je fais une pause méritée à Die avant d’entreprendre l’ascension du col du Rousset.
Dans la montée je me suis fait déposé par une mazda noire. Effectivement le monsieur conduisait vite et bien et j’ai pas réussi à le suivre. Mais en conduisant à gauche dans tous les virages c’est pas sécuritaire faut quand même le dire. Etant fatigué j’ai préféré le laisser partir : Bref je me suis fait pourrir par un caisseux en montée !!
En franchissant le tunnel qu’on voit sur la photo, on prend une bonne claque du côté des températures. Et la route se fait humide sur un revêtement pas toujours très propre. Les gorges de la Bourne (ouvertes depuis peu) sont une véritable catastrophe : le bitume est plein de trous, l’eau dégouline des falaises… bref c’est Bagdad !
Heureusement les gorges de Méaudres sont toujours aussi belles … avec LE virage où il faut vraiment faire attention car il se referme suuuper fort. S’en suit Lens en Vercors, les superbes gorges d’Engins. Je ferai mon dernier plein de la journée à Voreppe avant de prendre la route du col de la placette (pas de photo il commence à se faire tard) Puis la route tout tranquillement jusqu’à Chambéry (Saint Laurent du Pont, Saint Christophe sur Guiers, etc …)
Comme je suis quelqu’un de gourmand je décide de rajouter le col de l’Epine sur mon trajet mais les panneaux manquants au niveau de Chambéry (encore une fois !!) m’en empêcheront et au final, je passerai par le tunnel du chat et la route des vignobles très agréable en fin de journée.
Cela fait déjà un moment que je remarque que le voyant du Traction Control clignote frénétiquement en virage. Il n’a pas fallu quinze années de mécanique pour comprendre que mon pneu déjà un peu fatigué au départ était complètement rincé sur les bords … On ne voit plus les dessins sur le flanc gauche (la faute aux rond-points c’est sûr 😉 ) Si en plus j’ajoute une certaine mollesse du frein avant (même s’il possède encore tout son mordant) la prudence veut que je ralentisse le rythme… dommage ma maman m’a appris a pas parler aux inconnus et je ne connais pas sœur prudence 🙂
Du coup au lieu de tracer sur Viry je repars pour Cruseilles et la Muraz ma petite route favorite. J’en profite pour prendre mon coup d’adrénaline lorsque deux caisseux se tirant la bourre arrivent en face pleine gauche en virage … je pense que mon caleçon porte encore les stigmates de cette rencontre aussi brève qu’intense.
Je regagne enfin mon chez moi il est 21 heures. Et je peux enfin faire le bilan de la journée :
- 845 km parcourus (oui je me suis un peu perdu des fois)
- 13h30 de trajet
- 12h de roulage (tout pile sur la montre du tableau de bord)
- moyenne de 74 km/h
- consommation de 4.3 l/ 100km 🙂
- 6 départements : Haute Savoie, Savoie, Isère, Hautes Alpes, Alpes de Haute Provence, Drôme
- Qui a dit qu’on ne pouvait pas rouler avec une ducati ? …
J’ai un peu plus d’une heure de vidéo embarquée je verrai pour faire une petite vidéo si j’ai la motivation.
Le trajet :
Agrandir le plan
Pour finir une petite question :
A quoi reconnait-on un motard heureux ?
A l’époque du bol ça donnait ça :
Maintenant ça donne plutôt ça :
moi je dis Bravo!!! jolie ballade !!
tu as vécu plusieurs journées en une seule : le froid, la neige, le soleil…. et diverses paysages!
Vous lire est un réel plaisir! J’ose croire que nous pourrons un jour gambader sur de belles bécanes dans votre coin de planète, ou dans le mien.
Hey David, j’espère aussi qu’un jour je pourrais explorer les contrées canadiennes en bécane !!