Comme le dit la chanson des Doors. Et quelle chanson est plus appropriées que celle ci ce billet …

Certaines personnes sont au courant, d’autre non, alors pour éviter de devoir ré-expliquer plusieurs fois ce qui s’est passé, je vais tout expliquer ici même.

J’ai donc eu un accident de moto le samedi 11 juillet 2009.
L’accident a eu lieu près de la Chaise-Dieu en Haute Loire (Auvergne).

L’accident en lui même :
dans un virage à gauche, j’ai fait un tout droit en direction d’un rail de sécurité. Réagissant tardivement, j’ai freiné assez fort ce qui a eu pour effet de planter la moto sur la roue avant juste devant le rail.
rail J’ai donc été éjecté de la moto par dessus la barrière. Après un vol plané homologué à près de 6 mètres de long et 3.5 mètres de haut, je me suis écrasé dans un ru en contre bas.

Heureusement mon passif sportif m’a laissé quelques reflex tels que rouler à atterrissage. J’ai atterri sur l’arrière du crâne le poids de mon corps s’appesantissant dessus.
chuteExcusez les dessins à deux balles mais je pense que ça suffit pour expliquer la situation.
Je rassure les gens qui lisent : Je vais bien. La moto moins bien. Après un saut périlleux avant carpé vrillé, elle a atterri sur ses deux roues en ayant la gentillesse de ne pas me retomber sur le palto. (Merci titine je t’aime).

A ce moment du billet, j’entends déjà dire tout le monde :

Mais la moto c’est pas grave !!! T’es trop con l’important c’est que tu ailles bien. blablablabla

et là je réponds : SI C’EST IMPORTANT !!!!! et tant pis pour les gens s’ils ne comprennent pas.
Effectivement, je suis content d’être en vie et en bonne santé (je reviendrai plus tard sur les séquelles). Mais cette moto, c’était ma première moto neuve. Et les motards ont un rapport un peu particulier vis à vis de leur moyen de transport. Et encore plus simplement : la moto c’est ma passion.
Voir l’objet de sa passion dans un tel état fait toujours mal.

La suite de l’action :
Bon avec une chute pareille vous devez vous doutez que ça s’est joué à peu de choses.
Tout d’abord je n’ai pas perdu connaissance. J’ai pu me relever directement, ôter mon casque, retourner vers la moto pour couper le contact, et enlever le bagster dans lequel il y avait tout mes papiers.
J’avais le sternum en feu, presque l’impression que les os à l’avant de mes poumons étaient tous fracturés, j’ai donc abandonné l’espoir de relever la moto.
De là où j’étais, personne ne pouvait me voir depuis la route, j’ai donc entrepris de rejoindre la route et voir où j’étais.
La remontée fût la plus difficile que j’ai jamais eu à faire, chaque mouvement de bras (chargés du bagster et du casque je le rappelle) m’arrachait des cris de douleur.
Une fois sur la route, j’ai eu le bonheur de voir des habitations et je me dirigeai donc vers ces dernières.
A ce moment des motards m’ont dépassé puis on fait demi tour pour venir à mon aide.
Ils m’ont aidé à rejoindre les habitations (occupées fort heureusement), et se sont chargés de prévenir les secours ainsi que de la famille qui n’était pas très loin.
L’un d’entre eux était un ex-infirmier et m’a posé les premières questions comme : »tu sens tes membres? tu as des fourmillements ? etc etc » et a aussi pris mon pouls.
Pendant ce temps là, ses collègues sont allés sortir ma moto de là où elle était. J’ai eu la joie de l’entendre tourner une dernière fois.
Les gars je ne sais pas qui vous êtes mais en tout cas je vous remercie de tout cœur pour tout ce que vous avez pu faire pour moi.

Ensuite les pompiers sont arrivés ainsi qu’un médecin et la famille.
Quand le médecin à vu la scène de l’accident, il est revenu un peu anxieux dans le camion des pompiers.
Sa plus grande peur était que la colonne ait été touchée notamment étirée vu la façon dont je suis tombé.
Et c’est le départ pour les urgences du Puy en Velay avec pour directive : le minimum de chocs possible!!! Un exploit quand on connait l’état de la route.

Les séquelles :
Déjà comme je l’ai dit : Je vais bien.
D’après les médecins j’ai quand même eu énormément de chance car d’une part je suis retombé correctement mais aussi entre les cailloux et autres arbres des alentours. Mais surtout parce que si j’avais pas pratiqués les sports que je fais actuellement, j’aurai certainement fini soit en chaise (au mieux) soit entre quatre planches.
La pratique du football américain ainsi que de la musculation m’ont permis de protéger les cervicales et le dos. Même si je me traîne encore une entorse cervicale sans gravité.
Malheureusement en retombant le poids de mon corps a appuyé sur la mentonnière de mon casque enfonçant ainsi une plaque osseuse du thorax (disjonction manubrio-sternale ou un truc comme ça) et écrasant au passage les muscles à cet endroit. Voilà ce que ça donne au scanner:
scanner1 scanner2 scanner3Je pense que tout le monde arrive à voir l’os qui a bougé sur la vue 1 & 3.
Donc pour l’instant c’est douloureux.

Pourquoi c’est arrivé :
C’est une bonne question. Je pense que c’est une perte de concentration dû à la fatigue. Le virage bien qu’un peu particulier ne présentait pas de danger particulier (surtout après la Corse).
Mais j’étais peut être un peu trop fatigué ce jour là et la seconde d’inattention a fait le reste.
Je n’ai pas pu faire la pause que je voulais faire 30 km avant ma chute, ce qui a peut-être aidé.

La moto :
Si vous avez mal réagi à ma remarque sur l’importance de la moto c’est pas la peine de lire la suite.
Hé oui, la moto !! Car dans cette histoire, c’est elle qui s’en sort le moins bien.
Boucle arrière dessoudée, coque arrière cassée, carters grattés, réservoir défoncé, à l’avant il n’y a plus rien de droit ni parallèle…
Bref la vraie victime c’est belle est bien elle. Elle risque fort de passer en épave si ce n’est pas déjà fait.
Aller voici les dernières photos que j’ai pu prendre d’elle :


Voilà c’est peut être idiot mais ça me fait mal au cœur de la voir comme ça.

Je tiens à remercier toutes les personnes qui ont pris soin de moi ou de la moto : Les motards en balade, les gens qui habitaient là, la famille Sivard et ma sœur (aussi pour avoir gardé l’histoire aussi discrète que possible), les pompiers (notamment le chauffeur pour avoir aussi bien conduit et m’avoir proposé de m’occuper de la moto), le personnel médical des urgences du Puy-en-Velay.
Arnaud de Scoot Moto Shop, Laurent de Prepa-Bike Concept pour ma belle. Et Jean-Yves des Centaures qui s’est occupé de moi quand j’étais pas trop mobile.
Merci à Thierry Rouvier pour m’en avoir fait autant chier les deux derniers étés dans les salle de muscu. T’as été un véritable sadique avec nous mais si je suis encore là c’est sûrement grandement grâce à toi.
Merci enfin pour tous ceux qui se sont inquiétés pour moi.