J’en appelle à votre indulgence sur les récits qui vont suivre car il s’est déjà passé plusieurs mois (presque cinq) depuis notre voyage au moment où j’écris. Mais baste.
Au matin du troisième jour sur cette merveilleuse île ça commence à être le basard dans les bagages pour certains.
Ça promet pour la suite ! Une fois tous nos paquetages montés sur nos fidèles destriers, nous faisons un petit tour de l’exploitation avant de rejoindre le propriétaire et son père. Il nous explique qu’ils ont construis les bâtiments au fur et à mesure et que c’est le père qui a fait la plus grosse partie des murs en pierre des bâtiments de l’exploitation. Quand on sait que la majorité des murs sont en pierre ça force le respect ! Encore plus quand il nous explique qu’il ne savait pas vraiment faire mais qu’il a appris sur le tas. Respect l’ancien !
Nous reprenons donc le sentier qui permet de retourner vers un bitume plus accueillant. Je pensais avoir filmé le passage du mini guet mais je n’ai pas retrouvé de vidéo. On prend quelques secondes pour dresser le plan de bataille : petit déj puis essence … pour la suite on verra ensuite. Nat avait repéré la plage de Pietracorbara. Malheureusement si le coin est beau on ne trouve rien pour manger.
Le ciel est quand même bien couvert, avec les copains qui ont pris des orages diluviens les jours précédents, ça fait un peu réfléchir ! Mais réfléchir le ventre vide ce n’est jamais une bonne idée, heureusement quelques kilomètres plus loin on trouvera une station essence pour les motos mais qui fait aussi bar/épicerie ! Au top. A priori il était temps de s’arrêter car certains dans le groupe n’avaient pas fini leur nuit !
Il fait le malin le chauve mais il a l’air fin avec sa pastille de chaire brulée sur le dessus du crane. Bref après une discussion rapide avec quelques motards qui s’étaient arrêté comme nous faire le plein, nous reprenons la D80 pour longer la côte et rejoindre le cap Corse. Sur la route nous remarquons des îles plus ou moins au loin. On hésite : Île d’Elbe, célèbre pour y avoir hébergé Napoléon le plus connu des corses pendant ses trois cents jours. Ou encore plus probable, l’île de Capraia car elle est plus proche de la côte corse vu notre situation.
Si vous avez le mal de mer, ou l’impression que la mer va se vider, prenez-vous en à la photographe ! Mais à sa décharge c’est pas facile en temps que passagère d’un moto en mouvement !
Alors que c’est mon troisième séjour motard en Corse, je ne suis jamais allé réellement sur le point le plus au nord de l’île. Préférant habituellement rester sur la D80 pour rejoindre Saint Florent. Mais pas cette fois-ci, donc nous prenons une toute petite route pour rejoindre le petit port de Plaisance de Barcaggio. Ça se mérite tout de même vu que j’ai failli finir sur le capot d’une auto qui venait en sens inverse sur une toute petite route. Toujours rester le plus à gauche possible dans les virages ! Et comme d’habitude faire attention à la faune qui erre moitié sur la route, moitié sur le bas côté. Mais ça valait le coup de descendre jusqu’au port. C’est tout petit, à l’écart et vu qu’on est encore hors saison c’est calme. Comme ça devait bien faire une demi heure qu’on roulait : pause café/boisson, le tout en admirant le paysage et les gérants/proprios qui se battent avec un immense parasol à installer sur leur terrasse : EPIC !
Alors que nous finissions tranquillement nos consommations, un petit groupe de motards vient s’installer sur la terrasse. Je ne me rappelle plus bien mais il m’a semblé qu’il y avait deux ou trois générations de motards, genre fiston, père et grand-père. J’adore !
Nous repartons via la D153 histoire de faire une boucle en évitant un aller-retour sur la D253. La face ouest est beaucoup plus dégagée au niveau du ciel, c’est agréable de revoir un bleu bien franc et pas « cinquante nuages de gris ». La route est plus dégagée, plus agréable avec son bitume plus propre et sa circulation moins intense. Au fur et à mesure que nous redescendons en direction de Saint Florent c’est l’heure du repas qui se rapproche. Nous jetterons notre dévolu sur une terrasse de restaurant sur le bord de la route : l’auberge du Chat qui pêche.
Comme on peut le voir il y a plus dégueulasse pour se poser le midi ! On s’est juste tapé l’affiche parce que certaines personnes du groupe ont préféré se garer presque sur la route alors qu’il y avait un parking moto juste en amont … Mais on ne dira pas de nom ! Mais sinon le restaurant est vraiment pas mal, la vue est top si vous arrivez à choper de la place sur la terrasse, les pizzas sont faites au feu de bois (pis ils trichent pas le four est au bord de la route), et on a pas eu trop de circulation donc c’était aussi agréable niveau tranquillité. Pile ce qu’il faut pour jouer avec les téléphones !
Y a pas du beau gosse là ? Un viking « fait pas chier j’ai perdu mes cheveux », une pinup « coiffure casque », Franck « What else » … et la réincarnation barbue de Boudha ! (Oui il faut bien ça pour nous supporter). Nat, de son côté, préfère prendre des photos de son rosé piscine … ça doit être son côté influenceuse instagram.
Une fois repus, hors de question de commencer à faire des entorses au rituel qui se mettait en place : tous les jours une baignade ! Enfin surtout une sieste après manger ha ha ! Un coup de google maps que c’est pratique et nous nous mettons en quête d’une plage. Nous aurions pu choisir la plage d’Albo, facilement accessible après l’ancienne usine d’amiante, mais non, nous avons jeté notre dévolu sur celle de Baracataggio. Parce que c’est plus facile pour moi d’écrire ça dans le compte-rendu et que c’est vachement plus casse gueule pour y accéder via un petit chemin sinueux bien défoncé ! Cela dit que le supermotard je ne suis pas le plus à plaindre. C’est la première fois que je fais une plage de sable noire en Corse. C’est marrant. L’eau n’est pas vraiment chaude mais pour quelques irréductibles d’entre nous cela ne nous arrête pas !
Il est temps de se remettre en route, l’occasion pour certaines de faire sécher la serviette en roulant : hé oui le motard sait aussi se montrer malin ! La D80 de ce côté-ci est sans aucune surprise un vrai régale, offrant autant un bitume de qualité qu’un paysage splendide !
Nous rallions Saint Florent et c’est l’occasion de faire un point carte. Encore une fois nous ne sommes pas en avance sur le trajet prévu (hé hé je commence à avoir l’habitude). Nous aurions du repasser par des petites routes de l’arrière pays entre Bastia et Saint Florent, probablement dans le style de la piste cyclable d’hier ! Mes compagnons de route me font comprendre qu’ils sont moyennement motivés par cette perspective et nous optons pour un compromis : On reprend la dinguerie que constitue la D81 qui traverse le désert des Agriates histoire de se faire plaisir mais après on se tape de la route de transit (T) pour rejoindre Corte notre destination du soir. Ça nous permettra de nous poser et d’aller se balader en ville si on en a le courage.
Sur la D81, nous nous en sommes encore payé une bonne tranche. Le meilleur étant le groupe de vespa que nous avons doublé. Le dernier Vespa du groupe a doublé tout son groupe quand il m’a vu arriver dans le retro. C’était tellement marrant de le suivre que j’ai préférer rester derrière pour le filmer. Le mec était à bloc !
La suite est vachement moins marrante pour rejoindre Corte, la T20 est chiante à mourir et comme on ne connait pas on ne fait pas les débiles à rouler comme des ânes. Ajoutez à cela une chaleur bien pesante et vous obtenez des motards cuits à point. Heureusement nous allons directement dans la vallée de la Restonica. Vu l’heure il n’y a personne, c’est à couper le souffle comme à chaque fois que j’y suis passé. C’est vraiment le coin que j’ai envie de randonner à pied pour avoir le temps de mitrailler la vallée sous toutes les coutures et m’ébahir à chaque instant sans risquer de filer dans un ravin.
J’aime tellement le côté de « démesure » qu’il émane de ce coin tout au bout de la route. Que ce soient les rochers immenses dont on peine à estimer la taille tant nos repères sont faussés ou les arbres immenses, tout contribue à nous faire sentir tous petits. La route d’accès quant à elle, nous invite à nous arrêter aussi souvent que possible tant il y a de jolies choses à voir, que ce soit la nature ou les aménagements rendus nécessaires pour que les touristes tels que nous puissent en profiter.
Nat essaye bien de faire des vidéos sur le retour mais franchement c’est pas facile ! (Et en plus ça a bugué au niveau de la qualité de vidéo.
Sympa la tentative pour vous donner le mal de mer tout en bénéficiant d’un bon torticolis non ?! Heureusement que ses photos elles sont beaucoup plus jolies !
Enfin nous arrivons à l’hôtel pour Corte. Enfin quand je dis hôtel c’est plutôt une résidence étudiante dont les chambres vides pendant l’été sont mises en location. J’avoue que je ne m’attendais pas à ça en réservant mais les studios sont propres et les gars de l’accueil sympas. D’ailleurs l’un d’entre eux nous file des bonnes adresses pour le repas du soir en plein centre du vieux Corte. C’est vraiment top, nous jetterons notre dévolu sur le Terra Corsa. C’est un restaurant familiale, le petit fils sert la clientèle et prend les commandes pendant que la grand-mère cuisine. Tout est vraiment bon, on a envie de tout gouter, la charcuterie est produite par la famille et on peut voir dans la pièce de la caisse la charcuterie suspendue de partout ! Le jeune est malgré son jeune âge un personnage déjà haut en couleur qui nous fait bien rire. Même si on sait qu’il en rajoute pour nous autres les continentaux, il ne nous prend pas de haut ou ne nous prend pas pour des idiots. C’est vraiment une excellente découverte et une très belle façon de finir la journée !
Le résumé de la journée c’est presque 200km parcourus en 8h10 mais seulement 4h15 à rouler. On a pris notre temps, on a profité des vacances. C’est différent de ma façon habituelle de partir en petit voyage : ce n’est plus un roadtrip à bouffer du kilomètre, ce sont des vacances à moto et c’est aussi très sympa.
Encore un super compte-rendu !! Ca fait 1 bien fou de se replonger dans ce périple !!
Oui enfin maintenant il faut aussi écrire la suite 🙂