Trois mois … trois mois dans rouler à moto. Chantier, télétravail, confinement, ça en fait des raisons de ne pas rouler ! Mais pas aujourd’hui, parce qu’aujourd’hui j’ai « motoxploration » ! C’est de l’exploration à moto, enfin presque parce que j’ai pris essentiellement des routes que je connaissais mais pas en plein hiver.
Hier j’ai pu faire un tout petit bout de route pour aller voir comment c’était au niveau du col de Plaine-Joux, histoire de voir si je savais toujours faire de la moto, fêter la fin du confinement (provisoirement), et valider sommairement ma nouvelle monte de pneus hivernale : des Mitas E09 raides neufs. Dommage ça a tourné court avec la pluie. Mais tout cela s’annonce prometteur.
Mais bon comme j’ai eu la flemme de remettre ma doublure étanche, la pluie a eu raison de ma motivation à faire de la borne. Heureusement la météo s’annonce dantesque pour aujourd’hui (mercredi).
,En rentrant je mets donc tout à charger : batterie des gants chauffants (O-BLI-GA-TOIRE !!), la batterie externe histoire de pouvoir recharger le téléphone, les batteries du drone, de la gopro, la box du gilet airbag, le tout en commençant à réfléchir à un trajet qui pourrait être sympa : maximum de cols, essayer de trouver de la neige et peut-être même un petit repérage pour une piste qui me permettrait de relier Morzine à Samoëns par les chemins ! Mais je me doute que ce ne sera pas praticable donc je me contenterai d’essayer d’accéder au parking au départ de la piste. Moi j’dis … ça s’annonce monumental !
Du coup réveil assez tôt ce matin, porté par l’excitation d’aller me faire une bonne balade ! J’innove en emportant à boire ! Vu que d’habitude je crève de soif pendant mes roulages. Et puis il est l’heure de partir soit 9h30, pas trop, tôt pas trop tard : c’est les vacances !
Quand tu sais qu’il ne faut pas trainer outre mesure, mais que trois cents mètres à peine après être parti, tu vois dans ton rétro qu’il faut que tu t’arrêtes pour une photo … C’est trèèèèèèèès prometteur pour le reste de la journée !!
Histoire de ne pas changer, je commence par les cols au dessus du Léman dans le massif du Chablais : col de cou en premier.
Et ensuite le col de Feu que j’affectionne particulièrement l’été. L’occasion de faire une première pause et de faire voler le drone … Genre au bout de 25 km ! Elle s’annonce longue cette journée ha ha.
Ça faisait tellement longtemps que j’avais pas fait voler le drone que j’avais oublié la séquence d’allumage. Le temps de se boire un petit thé et que la brume remonte jusqu’au col : il est temps de reprendre la route direction Lullin puis la vallée d’Aulps.
Point de mire : le col du Grand Taillet et si possible aller voir le belvédère du Trechauffé. Ça oblige à redescendre brièvement dans la purée de pois du fond de vallée mais en remontant via la Forclaz, ça donne aussi de jolis jeux de lumières (difficiles à retranscrire sur des photos quand on est pas expert) et des visions assez fantomatiques des villages.
Et même à cette altitude on est encore sur une visibilité réduite comme le montrent les photos suivantes. Ce n’est pas seulement lié à l’état de mon objectif du portable.
Comme je m’y attendais, l’accès au Trechauffé est bloqué. J’espérais quand même monter de quelques lacets pour faire une photo au dessus du lac Léman (ou lac de Genève c’est pareil il parait). De toute façon au vu du roadbook prévu il est fort probable que ce ne soit que le premier demi tour d’une série. Je reprends la route en direction de la vallée d’abondance, histoire de faire la traditionnelle photo à « Le Fion » ! Je vous laisse trouver le meilleur titre pour la photo, je suis sûr que vous aurez de l’imagination.
Le soleil m’accompagnera ensuite jusqu’à mon prochain arrêt dans la montée vers le col du Corbier. Les lacets étant vraiment rapprochés et avec une belle lumière au dessus de la brume qui commençait à monter, c’était le moment idéal pour sortir le drone. Bon ça c’est la théorie car le temps de se mettre en place et de le faire décoller et je me retrouve dans une purée de pois avec une visibilité à dix mètres en étant gentil. Gros moment de stress pour faire revenir le drone à mes côtés : tu l’entends mais tu ne le vois pas !
Comme d’hab’, c’est quand tu décides de tout replier que le temps se lève et t’offre une superbe vue de la vallée …
J’arrive enfin au col du Corbier et la station de Drouzin le Mont. Pour ne pas faire le sauvage en m’arrêtant en plein milieu, je vise un parking pas loin du panneau du col.
Tiens c’est marrant ça brille par terre on dirait comme du verglaaAAAAH-PUTAIN !!
J’ai réussi à rester sur mes roues sous le regard amusé d’une dame qui en a même oublié de s’occuper de son mioche dans la voiture. « Désolé pour toi madame tu n’auras pas ta séquence vidéo gag ! » (oui je suis vieux j’ai des références de vieux) Ressortir ne fût pas une mince affaire, j’avais deux solutions : soit sortir par l’autre bout du parking (40m de glace) soit reculer en patinant sur les deux trois mètres qu’il m’avait fallu pour m’arrêter en me rendant compte de ma boulette. J’ai choisi l’option deux après avoir pris mes photos … Autant dire que même à zéro degrés j’avais pas froid.
Suite du programme : la vallée d’Aulps, Montriond et son lac et encore une fois si la destinée se décide à m’aimer : les Lindarets ! J’ai vu la webcam hier soir et ça s’annonce magnifique !
Truc de dingue en arrivant sur le lac : il est gelé !!! Le tout avec une légère nappe de brume. Ni une ni deux je sors le drone et je me gave, c’est absolument magnifique, je me prends pour un Laurent Cochet version low cost à jouer avec le drone ! Et encore une fois il a fallu sortir d’un parking gelé, mais bizarrement c’est passé tout seul cette fois-ci.
Comme je m’y attendais plus ou moins, la route pour accéder aux Lindarets est interdite après Ardent, je n’insiste pas et me contente d’observer de loin la montagne promise … Qu’à cela ne tienne, les montagnes ce n’est pas ce qui manque dans le coin : j’irai en voir d’autres.
C’est maintenant que débute la vraie motoxploration: je souhaite repérer le départ d’une piste qui pourrait me permettre de relier Morzine à Samoëns sans gourdon à partir d’un certain point. Direction l’Erigné pour une session individuelle du trophé Andros à moto. Je n’ai pas pu rejoindre le parking que j’avais vu sur la carte IGN pour vérifier que le chemin n’était pas interdit. A la place j’ai taillé la bavette avec un monsieur entrain de déneiger devant chez lui. Il me confirme deux choses : la première c’est que cette piste existe et qu’elle est ouverte à la circulation motorisée !
Par contre la seconde chose qu’il me confirme c’est que même s’il est impressionné que j’ai pu arriver jusque là en moto (tu m’étonnes il m’a dit rouler en ZZR ça doit pas passer aussi bien), je ne pourrais vraiment pas aller plus loin. Tant pis c’est déjà ça de pris !
Et voilà donc le second demi tour sur glace le tout en essayant de ne pas me mettre par terre sous les yeux des locaux qui ne ratent pas une miette de mes actions sur la glace. Heureusement tout se passe sans encombre !
Heureusement que j’ai vu tout « l’Agence Tous Risques » quand j’étais jeune ! J’avais donc un plan B (et même un C et un D en vrai ). Le plan B donc (non je ne parle pas du bar que j’ai souvent visité dans le centre de Grenoble) c’était de rejoindre Samoëns en passant par le col de Joux-Plane (cherchez pas y a que des Joux quelque chose dans le pays). La probabilité que je doive me taper un nouveau demi tour est proche de la certitude mais ce n’est pas grave je ne suis pas à un demi tour près !
L’avantage de monter par cette route est d’avoir un joli point de vue sur Morzine opposé à celui d’Avoriaz. Le tout étant de réussir à se garer dans un coin sans trop gêner les gens. Si ça monte c’est bien qu’on peut aller en quelque part !
Malheureusement, je fini rapidement bloqué par un panneau.
Pendant que j’hésite à poursuivre quand même la route (après tout ça n’a pas l’air si pire), un papy en quad s’arrête pour taper la conversation. Il me confirme que même si ça parait bon jusqu’au prochain virage, après c’est une autre histoire, même en quad il n’a pu accèder à son chalet un peu plus haut. Alors faire les quelques kilomètres manquants pour joindre le col c’est juste pas possible.
En gros il aurait fallu que je pique une des machines parquées sur le côté de la route. Je n’aurais pas été contre essayer le quad à chenillettes cela dit !
Du coup, place au plan C : passer par la côte d’Arbroz et le col del’Encrenaz … Bon c’est fermé. Après un demi tour sur un parking couvert de glace, direction le plan D. Le plus fiable c’est impossible que la route soit fermée : passer par la route des Grandes Alpes, les Gets puis on verra.
Arrivé aux Gets c’est la claque … La station est morte. Je m’étais déjà fait la réflexion en traversant Morzine mais là, ça me saute encore plus aux yeux. Caisse des remontées fermées, parking vide, remontées fermées… ça va s’annoncer dur pour les stations de sport d’hiver.
J’ai bien proposé de nous mesurer sur un 400 D.A. avec la dameuse en arrière plan, façon Fast&Furious en gageant nos cartes grises mais le monsieur a eu peur d’Angie. Faut avouer elle impose le respect !!
Je reprendrais mes pérégrinations direction Fry pour tirer sur le Praz de Lys. M’arrêtant encore une fois pour voir les jolies mini cascades de glaces le long de la route. A Fry un monsieur sur le bord de route me confirme que la route pour le Praz est fermée. Décidément j’ai un bol monstre … tous les gens à qui je demande mon chemin sont soit des anciens motards soit des motards !
Je me lance donc pour le dernier point du voyage : le Sommand, après avoir rejoint Tanninges par une route que je n’avais jamais emprunté. Je pense qu’elle doit être sympa … quand on y voit à plus d’une dizaine de mètres. Une fois à Sommand, je ne m’attarde pas : photos, petit thé chaud et retour sur la maison.
Et voilà, la photo au dessus je l’ai prise alors que je descendais en direction de Mieussy, la lumière était magnifique … C’est toujours quand on se dit qu’on ne s’arrête plus pour des photos qu’il y a un truc magique qui apparait !
Aujourd’hui j’ai donc j’ai un peu moins de 200 km, la seule glace/neige que j’ai trouvé sous mes roues, c’est celle que je suis allé chercher en dehors du bitume. Il a fait beau la plus part du temps avec des températures clémentes : entre 0 et 4°C.