Parce que deux hivernales c’est toujours mieux qu’une et que la compagnie rencontrée au Vercors est de qualité, je vous présente : la printanière l’hivernale de la Burle ! L’hivernale se déroule en Haute Loire à côté de l’étang des Barthes. Encore une fois je pars avec l’équipe de Vie de Motard donc dès le vendredi pour se faire une sorte de pré-hivernale ! Le rendez-vous est donné à la cabane dites des trois petits cochons. Une cabane grande classe qu’une personne a construite sur son terrain et qui a la gentillesse de nous laisser l’utiliser. Bon par contre ce n’est pas à côté de chez moi : environ cinq heures de route en évitant les péages ! A la base j’avais prévu d’éviter aussi les voies rapides, mais comme je suis à la ramasse et que je prépare mes affaires le temps de midi … Et bien on s’adapte ! Comme disait le sergent-artilleur Highway (Monsieur Clint Eastwood) dans le maître de guerre :
Impro et adaptation, j’étais au top ! La domination par contre je pense qu’il reste encore beaucoup de travail. Et c’est ainsi que je rejoins une partie de la troupe sur le coup des dix-neuf heures. Il y a déjà six personnes et d’autres vont arriver plus tard dans la soirée … et même dans la nuit. Vie de Motard spirit !
On passe une bonne soirée : apéro, grignotage, la spécialité « coquillettes au pesto » du cap’tain Cigalou et histoire d’éponger, une soupe à l’oignon pour quelques uns. Oui parce que je ne vous ai pas dit mais j’avais prévu de la soupe à l’oignon pour le petit déjeuner samedi. Bon je me suis peut-être un peu emballé sur la quantité avec trois litres et demi pour une douzaine de personnes … Surtout qu’au final personne n’en aura vraiment mangé !
Le réveil au matin se passe mieux pour certains que pour d’autres. En bon habitué j’ai pris soin de bien mettre mes bouchons d’oreille avant de dormir avec la petite phrase qui met en confiance : « Non mais c’est parce que je n’aime pas m’entendre ronfler ». C’est bien ça pose les bases. Les autres ont moins apprécié mon talent naturel à m’endormir en moins de deux minutes. Myck me surprend néanmoins parce qu’il m’apprend que je parle en dormant et surtout je chantonne. A priori tout un sketch ! Et le meilleur c’est qu’il me dit tout ça avec un grand sourire … Je crois que cet homme est fondamentalement bon, un saint quoi ! Marie « roadster » a eu une nuit moins agréable avec un matelas qui se dégonfle en plus de mes vocalises … En même temps c’est mieux quand on ferme la valve notée « out ».
Voici la fameuse cabane des trois petits cochons avec un peu de lumière. Notez le givre sur la selle pour garder les fesses au frais. Je découvre que deux personnes sont arrivées dans la nuit, ou le matin c’est au choix, vers cinq heures et je n’ai rien entendu ! Chacun se prépare pour un départ à dix heures tapantes ! C’est le chef qui l’a dit ! Mais bon il a pas du préciser sur quel fuseau horaire parce qu’Olivier n’était pas prêt ha ha.
Au programme de la journée : quatre-vingts kilomètres de pistes faciles pour les nazes dans mon genre, avec option « red bull romaniacs » sur certains passages pour les vrais ! Un peu inquiet et surtout chargé à mort sur l’arrière, Quentin me rassure avant le départ parce que son « facile » n’est pas mon « facile » !
Comme à mon habitude je choisi d’être derrière et lors de la première bifurcation, je vois qu’il manque Olivier. Il m’avait dit de ne pas l’attendre en quittant la cabane, mais ça ne se fait pas quand on ferme un groupe. Du coup je perds de vue les autres et passe deux intersections en me dirigeant à la technique dite « du doigt mouillé ». Troisième intersection, je m’arrête parce que bon … Commencer la journée en se perdant il y a mieux. Tel un pisteur sioux, j’inspecte les traces au sol … Raté : le sol est gelé, il n’y a pas de traces. Je tends l’oreille : pas un bruit de moteur non plus ! Mais en marchant un peu je vois que la troupe était à une grosse centaine de mètres de moi après une butte ! Tu parles d’un indien en carton ! Heureusement que Marie roadster s’est mise une bûche (désolé Marie) sinon je ne les retrouvais pas. (Mais quelle crevure ce mec ! )
Vous pouvez noter que c’est quand même gras et collant alors big up à Marie pour n’être tombée qu’une seule fois au final sur ce tronçon! A chaque fois je repense aux paroles de Cabrel : « Elle a dû faire toutes les guerres Pour être si forte aujourd’hui ». Marie je ne sais pas mais son MT-07 ça c’est sûr.
Nous revenons sur la route pour voir que nous n’avons fait qu’une petite boucle d’à peine trois kilomètres ! Une gamelle, un égaré … Elle s’annonce longue cette journée ! Et nous reprenons avec cette fois-ci Olivier en fermeur : c’est quand même mieux quand le fermeur a la trace du jour.
Nous poursuivons ainsi notre périple et Marie est juste devant moi. L’occasion de pouvoir apprécier ses grandes aptitudes d’équilibristes … Jusqu’à une « petite » chute due à un relâchement. Comme elle le dit elle même, elle était trop contente de pouvoir rouler comme nous aussi vite que nous. Nous ce sont les trails en roues de 21 pouces à l’avant, en pneus à crampons en opposition à la roue en 17 pouces, en pneus route sur le MT. La sanction n’a logiquement pas tardé à se faire sentir mais fort heureusement, il y a eu plus de peur que de mal… Et comme Marie n’a peur rien, il y a pas eu de mal ha ha.
Néanmoins cette chute obligera Cap’taine Cigalous à « sévir ». En effet, nous accumulons un peu de retard et ce n’est que le début de la balade. Donc la décision est prise, en concertation avec Marie bien sûr, de laisser le roadster passer par la route pour nous rejoindre au lac du Bouchet. Histoire de jouer la sécurité elle ne sera pas seule.
De notre côté, Quentin décide de passer en mode tiroir et comme Olivier passe au poste de caméraman, je retrouve mon poste de fermeur du groupe. Je connaissais le système de tiroir dans la théorie mais j’avoue ne jamais l’avoir appliqué.
Dans l’idée, c’est très simple : la personne qui roule derrière l’ouvreur doit s’arrêter lors d’une intersection et indiquer la direction aux suivants. Elle ne repart que lorsqu’elle aperçoit le fermeur qui reste toujours le même. Du coup tout le monde change de position systématiquement dès lors qu’il y a un embranchement, une intersection et seuls l’ouvreur et le fermeur restent à leur place… Facile non ?
Sorti d’un arrêt ou deux pour cause de sangle lâche, voir de bagage un peu baladeur, cela nous permet de mettre plus de rythme et de rejoindre la team route au lac. Nous aurions aussi du rejoindre Julien et Luc mais à priori ils en ont eu marre de nous attendre. Je les comprends !
Nous en profitons pour nous poser, grignoter pour ceux qui ont faim ou par gourmandise (El famoso Chips au fromage du Jura), on rencontre des stars incognito … Et de mon côté je continue de baver sur l’équipement du 800gs d’Olivier. Quelques sketchs de Greg plus tard nous repartons, toujours sur le principe des tiroirs et avec un fermeur d’exception : moi. (Ahem les chevilles )
Les pistes se font pas mal roulantes c’est assez agréable de pouvoir enfin passer les rapports supérieurs.
Mais au bout d’un moment on attaque quand même quelques grimpettes sympathiques. Trop faciles pour les pirates écumeurs des mers chemins ardéchois mais bien suffisantes pour les moussaillons qui composent le reste du groupe. D’ailleurs c’est lors d’un arrêt pour cause de béquillage défaillant qu’aura lieu un improbable dialogue entre Greg et moi, de mémoire ça donnait un truc genre :
Lui : Dit donc c’est chaud quand même.
Moi : Clair ! Ça roule sous les roues ! (en parlant des cailloux)
Lui : Quoi tu trouves ça roulant toi ?!!
Ha ha non non rassure toi Greg! Je ne trouvais pas ça super roulant. Les cailloux de la taille d’un petit point roulaient sous le pneu et absorbaient une partie de la puissance dans une montée que je n’aurais pas aimé faire à pied. Une fois la bécane sortie du fossé suite à l’erreur de béquille, nous reprenons pour arriver sur un splendide spot dominant le château d’Arlempdes. Je vous laisse voir la petite page wikipedia ou encore la page du site qui lui est dédié pour de belles photos. Ce n’est peut-être pas trop visible sur la photo mais une des particularités du château et qu’il ne possède pas de murailles sur tous les côtés. En effet au sud-ouest, les falaises étant à pic, nul besoin de les fortifier.
Cette fois-ci Quentin et Olivier échangent de position, Olivier passant ouvreur et Quentin cadreur. Nous approchons d’une partie un peu plus escarpée avec des pierres un peu plus importantes mais rien de bien extrême non plus. Surtout que Greg est venu avec le DR qu’il vient intégralement de restaurer : ça serait ballot de l’abîmer tout de suite sachant qu’il a oublié de remonter le sabot !
Puis arrive une descente un peu « coquine » pour reprendre un terme que les pirates affectionnent. Rien de bien bouleversant mais ça demande un peu de doigté quand même quand on est chargé. Et mon expérience de la semaine passée est toujours présente dans ma tête.
Petite parenthèse : une semaine avant l’hivernale j’ai eu l’envie soudaine d’explorer un peu le TET qui fait la jonction entre Haute-Savoie et Jura. Sauf qu’à un moment je me suis dit qu’il y avait beaucoup trop de route et j’ai voulu « improviser » … J’aurais pas du !
De grosse dalles bien lisses en descente avec des pneus sur-gonflés et complètement mouillés. C’est bien simple à un moment j’étais sur un rythme de trois gamelles pour cent mètres parcourus. Des chutes assez lourdes qui ont marqué la moto. Faudra que je vous raconte plus en détail. Mais voilà l’idée : je ne voulais pas en remettre encore une couche. Fin de parenthèse.
A ce moment je me dis que personne n’est tombé c’est cool et j’aimerai que ce ne soit pas moi qui inaugure la fin de cette sorte de « pax romana » de la gamelle (une pax gamela ?). Quentin, Marie transalp (dit aussi Marie-blonde) et moi sommes un peu à la traine du groupe. Quentin montre ce qu’il faut faire, Marie suit … Et montre ce qu’il ne faut PAS faire. Heureusement pas de bobo hormis peut-être à la confiance. Nous relevons la moto ensemble et Marie fini la section. Je passe aussi, sans aucun style mais l’important c’est le résultat. Marie passe ensuite devant Quentin pour une autre section qui passe pas en roadster. Quentin s’apprête à enquiller quand j’ai cette petite phrase qui le fait sourire :
« Dis tu regardes quand même dans le rétro si je suis toujours là! »
On sent le mec rassuré… Oui parce que quand tu es fermeur, par définition tout le monde est devant toi. Donc forcément si tu tombes t’es un peu seul. Mais tout se passe comme sur des roulettes et nous rejoignons le reste du groupe qui nous attendait.
Le groupe complet, nous reprenons des pistes plutôt faciles avec comme point de mire le viaduc de la Recoumène si je ne dis pas de bêtise. Entièrement construit de basalte le monument est tout à fait impressionnant (photo glanée sur le net) :
Cette petite pause est aussi l’occasion pour certains d’aller retirer du cash pour l’hivernale. Pour d’autres c’est le moment de faire des photos, partir en improvisation de sketch mais aussi faire quelques cours de moto tout terrain…
Alors franchement … Moi aussi je sais faire l’étape de fin ! Ce qu’il y avait avant peut-être un peu moins … voir pas du tout. Car non il ne s’agit pas de ma moto mais de celle d’Olivier qui possède la jumelle d’Angie. Après avoir fait voler le drone et fait un passage filmé sur le viaduc nous reprenons les pistes ultra roulantes que ça passe en clio ! Pour enfin arriver au lieu de l’hivernale. Non parce que bon je vous raconte nos aventures dans les chemins mais le but était bien d’aller faire une hivernale malgré ce temps printanier.
Arrivé sur le site, l’ambiance est un peu différente de celle du Vercors : nous allons camper dans une forêt de sapin ! Il y aurait de la neige ce serait absolument dantesque !
Julien et Luc sont déjà arrivés et nous ont trouvé un petit campement bien cosy pour planter la tente. On va être bien ! Par contre comme dans toutes les forêts de sapin il faut prendre garde à ne pas se prendre une fine branche horizontale dans l’œil… Fred nous en fera une démonstration le lendemain avec une belle écorchure à quelques millimètres de l’œil !
Et voilà le travail, plus vite on monte la tente plus vite on peut aller boire un coup ! La bonne surprise c’est de retrouver Manu avec son 690 SMCR. Il habite du côté de Bordeaux et après être venu en supermot’ au Vercors il a remis le couvert pour la Burle ! Quand on vous dit que « c’est pas la bécane qui compte, c’est l’état d’esprit »! ©Tonton Bécane. Entre Marie qui embarque son roadster dans les chemins et Manu qui parcourt la France en supermot’ je pense que la démonstration est faite. Et s’il en fallait encore plus : nous avons vu débarquer un couple sur un 125 MSX ! Ils étaient partis de Nice la veille et avaient fait une étape-bivouac dans le Vercors ! A deux sur le même monkey, oui m’sieurs dames !
Voilà ça ressemble à ça un 125 MSX.
Le problème d’arriver tôt à une hivernale … c’est que l’apéro commence tôt ! Mais d’abord il faut faire vérifier son pass’vaccinal pour récupérer gobelet et tickets pour le repas, acheter des burlos qui servent de monnaie pour payer les boissons.
Et puis après on fait notre vie. De toute façon vous savez bien :
Ce qui se passe en hivernale reste en hivernale !
Mais je peux au moins vous balancer pêle-mêle quelques photos histoire de se rendre compte de l’ambiance.
Oui : j’avais encore ma super chemise jaune ambiance tropique ! N’empêche que grâce à ça on ne me perd pas et même on me reconnait d’une hivernale sur l’autre !
Concernant l’organisation encore une fois il y a tout sur place pour éviter de se charger comme des ânes en terme de nourriture et de boisson. Si la dernière fois nous avions apporté notre nourriture très clairement ici ce n’était pas la peine.
La soirée est dantesque, les anciens campent littéralement devant le bar et t’en refusent l’accès … mais c’est pour mieux te payer leur tournée ! Je suis tombé dans des traquenards, ça dansait, chantait pendant les repas… L’ambiance était un peu différente du Vercors, ni mieux ni moins bien : juste différente.
Le réveil pique un peu … Sûrement l’eau nature : c’est pas bon pour la santé il parait. Cette fois-ci je n’ai pas eu froid, le tapis d’aiguilles de pins y est sûrement pour quelque chose ainsi que le couvert des arbres. Encore une fois la température est tombée à environ onze ou douze degrés en dessous de zéro en dehors de la forêt : une vraie hivernale quoi, malgré l’absence de neige. Heureusement un solide petit déjeuner accompagné de soupe à l’oignon et de tripes aide à se réchauffer.
Si replier son campement sous le soleil, sans la neige ou la boue est très agréable, il n’en reste pas moins que c’est le moment le moins sympa d’une hivernale réussie. Oui, c’est le moment où tu sais que chacun va rentrer de son côté et tu ne sais pas quand sera la prochaine fois que tu reverras les copains. Clairement je fais parti de ceux qui trainent les pieds pour replier leur matos. Je suis plus rapide tout seul mais tu ne discutes pas ni regardes les autres « hiverneux » partir petit à petit des campements voisins.
L’heure de partir se précise, comme j’ai des affaires à récupérer dans un fourgon laissé à la cabane je repars avec quelques copains par les chemins. D’ailleurs même si ce sont les mêmes chemins que la veille que j’avais trouvé si roulant … Direct le matin comme ça, Olivier m’a un peu cueilli à froid ! Deuxième salve d’au revoir en se séparant de Barbiche et je prends la route pour un macdo mérité au Puy en Velay en compagnie d’Olivier et Thibault. On piaille, on piaille (bon peut-être surtout moi pour changer) et hop on se sépare il est dix sept heures ! Bordel on a pas vu le temps passer. Du coup plutôt que de faire cinq heures de petites routes, je choisi d’enrichir les sociétés d’autoroute durant trois bonnes heures … Je rentre la tête remplie de superbes souvenirs, enrichi de nouvelles rencontres, ainsi qu’avec plus de deux litres de soupe à l’oignon dans mes valises, plus d’un kilo d’emmental rappé et deux baguettes de pain ! La semaine s’annonce douloureuse pour mes sous vêtements …
Très franchement la team Vie de Motard, si vous m’acceptez encore : on remet ça quand vous voulez !
PS : la majorité des photos ne sont pas de moi, elles sont à mettre au crédit de Greg, Quentin, Olivier, Myck, Marie, Barbiche et désolé si j’en oublie.
Ce fut un plaisir de passer ce week-end avec toi. Très bon souvenir et t’as façon de la raconter est parfaite, un vrai délice à lire. J’espère avoir l’occasion de repasser un week-end pareil avec cette équipe
Salut Thibaut. Plaisir partagé !
Si tu passes dans la Yaute ou pas trop loin n’hésite pas à me contacter. (Olivier a mon messenger et mon insta 😉 )