Réveil tout en douceur pour ce second jour de voyage en Corse. Franck se lève en premier et file faire quelques longueurs dans la piscine. De toute façon nous avons le temps : le petit déjeuner n’est pas encore ouvert. Pendant que Michel décide de rallonger un peu sa nuit, je me décide aussi à faire trempette. Comme dirait Amonbofis : « Et franchement … voilà !
La piscine de bon matin rien que pour soi, c’est quand même le top ! Le temps de rentrer, prendre une douche et c’est le festin du petit déjeuner en terrasse qui nous attend. Buffet à volonté : que demande le peuple ! Ben le silence en fait. Pas de bol pour nous c’est pendant le petit déjeuner que deux jardiniers passent la débroussailleuse dans la rue sous la terrasse. Après il faut comprendre les gars : travailler à la fraîche c’est quand même mieux. Et ce n’est pas ça qui va nous couper l’appétit.
Retour dans les chambres, on fait le paquetage et tout le monde se retrouve sur le parking pour une dernière photo avant de se lancer pour la première mission de la journée : faire les pleins d’essence et trouver du liquide de refroidissement pour Stéph ! (Ces Triumph je vous jure!)
C’est parti pour une bonne journée de roulage, 270 km de prévus : un bonheur absolu !! Nous empruntons donc la route D81 qui passe son temps à longer la côte puis s’en éloigner de façon temporaire offrant au passage quelques jolis points de vue.
Cette D81 est vraiment agréable, l’ai-je déjà dit ? Elle offre de beaux virages sans être constamment entrain de jouer du sélecteur dans des épingles comme hier dans l’intérieur des terres. C’est particulièrement agréable pour se mettre en jambe pour la journée. Mais comme tout bon sportif, faut savoir se ménager et c’est donc au bout de 22 km que nous optons pour une pause café à Bocca A Croce. Le paysage est pas mal :
La petite cabane où nous prenons le café est tenue par un gars bien sympa. Il nous explique que la 206 grise qu’on a vu sur le chemin et qui est montée sur un muret appartient sûrement à un saisonnier qui a un peu trop fait la fête cette nuit.
Nous reprenons la route une fois de plus (jusqu’à la prochaine pause pourrait-on dire) pour faire un arrêt à Galéria. J’adore cette portion ! On peut se lâcher un peu et c’est ce que je fais. En voyant que mes camarades de jeu ne suivent pas, j’en profite pour m’arrêter sur le bas côté et filmer leur passage.
C’est beau, c’est propre … Limite on pourrait avoir la larmichette devant tant de grâce ! Le truc cool en prenant le temps de filmer sur la bas côté c’est qu’après il faut cravacher pour rattraper la troupe ! Et comme ça faisait bien 30 km qu’on avait pas fait de pause en arrivant à Galéria : une tite pause ! Tout au bout du village il y a la cabane du pêcheur, je vous la recommande c’est vraiment sympa, on est au bord de la plage et ils ont une carte de bières plus que complète. Celle des poissons aussi mais il est encore un peu tôt pour en profiter.
Alors que les vaches sont tranquillement posées sur la plage il faut forcément qu’il y ait des touristes qui viennent les embêter. Mais elles ne se laissent pas envahir leur espace vital facilement et plusieurs candidats rebroussent chemin plus ou moins courageusement.
Pour la suite du prériple nous décidons que nous mangerons sur le port de Calvi. Et pour y aller nous avons deux solutions : la route D81B qui longe la côte ou la D81 qui passe plus dans les terres. Celle qui longe la côte offre de jolis points de vue mais à chaque fois que je pose la question aux locaux j’ai la même réponse :
La route n’a pas été refaite depuis des lustres et il y aurait des nids de poule à foison. Du coup nous optons pour la facilité d’une route bien propre mais moins intéressante … Tant pis nous seront plus vite à table !
Enfin vite …vite … c’est vite dit justement. C’est un enfer de chaleur et de circulation qui nous attend à Calvi ! Mais nous réussissons à nous trouver une petite place juste au début du port, donc près des restos. Il était temps car c’est le moment choisi par la Triumph pour se soulager une nouvelle fois ! Incroyable cette bécane !
Hier je vous parlais d’une certaine tradition qui était entrain de s’installer : la sieste/baignade post-déjeuner. Et bien, la coutume se confirme et nous n’allons pas y déroger. On choisi donc la plage de Calvi au niveau de l’arrêt ferroviaire dont Michel nous avait parlé plus tôt :
C’est la ligne de la Balagne qui relie Ponte-Lecia à Calvi en passant par Île-Rousse. Elle dessert tout un tas de petites criques à l’aide de vieilles locomotives. Ce doit être assez sympa comme ambiance et ça doit parler aux grands fans de modélisme ferroviaire, mais nous on est plutôt bécanes.
Une fois posés, chacun son style : Nat opte pour une sieste à l’ombre des pins qui bordent le parking. (C’est cool elle va pouvoir surveiller les motos entre deux ronflements ! ) Et le reste se décide pour un strip-tease improvisé afin de profiter de l’eau turquoise que nous offre notre première plage de sable fin ! (Les pieds de Michel sont reconnaissants)
Dans un soucis de permettre à ma sœur de se reposer un peu, plus nous irons même jusqu’à prolonger notre interlude grâce à un café bien mérité. Tout en profitant des magnifiques teintes de l’eau … Bon désolé on a pas pris beaucoup de photos de la plage en elle-même mais nous la recommandons grandement.
Toutes ces pauses m’imposent de tailler de nouveau dans le roadbook si on veut arriver avant la nuit dans le prochain gîte ! Nous choisissons donc de ne pas faire la RT301 et ses paysages assez désertiques. Mais en tout cas nous avons bien fait de nous rafraichir avant d’entamer la route qui longe la côte jusqu’au début de la D81 qui traverse le désert des Agriates ! Il y a plus de circulation, la route ne tourne pas des masses… tout le contraire de la D81 qui est dantesque !! On se régale sur cette départementale où nous nous permettons de lâcher gentiment les troupeaux de chevaux contrôlés par des ânes ! On se régale tellement que nous finissons par arriver à Saint-Florent alors que nous aurions dû quitter la route avant !
C’est chose faite moyennant un petit demi tour, nous voici sur la somptueuse D62. Perdue dans la « pampa », il s’agit d’un véritable billard serpentant au gré du relief, peuplée de troupeaux de chèvres. Ces troupeaux ne posent pas réellement de problème aux motards que nous sommes du fait qu’on les sent avant de les voir ! Ma doué que ça sent le bouc ! Ce ruban d’asphalte donc semble proche de la perfection, que dis-je du Graal du motard ! A un petit détail près en fait … La largeur de la route. La route est large comme une piste cyclable à Genève, mais vraiment. Et elle est bien sûr à double sens, on se demande pourquoi ils ont poussé le vice de mettre une ligne au milieu alors qu’il doit être juste impossible à deux véhicules à quatre roues de se croiser !
Je pense que la deuxième photo permet bien de se rendre compte de la largeur d’une seule voie. Sur le côté nous verrons une exploitation agricole dotée d’un bâtiment assez moderne (genre hangar en ferraille), ma première réflexion est de me demander comment ils ont fait pour apporter les matériaux sur le site … Si le paysage est joli et que l’isolement est agréable, l’étroitesse de la route et le fait que nous croisons de plus en plus de véhicule font que nous ne roulons pas très vite, ce qui implique avoir chaud … donc forcément avoir soif ! C’est dans un village improbable du nom de Santo-Pietro-Di-Tenda que nous choisissons de nous arrêter pour la pause hydratation. Un bar de village comme on en voit que dans les vieux film traitant de la « vieille France de la campagne » : Chez Jean-Marc.
C’est une véritable image d’Epinale : deux tables posées à moitié sur la route côté ombre, sans oublier les anciens vissés à leur chaise. On est super bien reçu, les gens se montrent curieux de notre voyage, de nos origines respectives et nous parlent un peu de la vie ici. Le bar fait maintenant aussi épicerie et c’est quelque chose que les gens apprécient vu que tout est loin (d’autant plus quand il y a des confinements).
De notre côté on en profite pour apprendre que si on maintenant notre roadbook, nous ne sommes pas rendus ! Sur les conseils de Jean-Marc, nous allons revenir légèrement sur nos pas et tirer sur Oletta en passant par le lac de Padula. La route est plus large, plus facile, toujours dans de somptueux paysages.
J’en profite pour faire le point sur notre avancée et ce qu’il nous reste à parcourir. Pendant ce temps là d’autres font un autre style de « point »… Cela dit on a vu pire comme endroit.
Dans un vain effort de trouver de la route sympa contournant Bastia pour éviter la circulation, nous nous rendons compte qu’on est quand même un peu fatigués : la chaleur, la difficulté des routes, le nombre d’heures de roulage nous incitent finalement à descendre dans Bastia et prendre la route la plus directe pour rejoindre notre étape du soir : la Distillerie Agricole de Pietracorbara.
La route côtière est assez chargée, peu de place pour doubler, c’est le genre de truc qui a tendance à me tendre même en vacances ! Heureusement nous arrivons au gîte, et quel gîte ! Déjà pour y accéder c’est un chemin qui traverse un guet ! Oui oui vous avez bien lu : on traverse un ruisseau avec de l’eau dedans. Histoire de rassurer les visiteurs il y a même un petit panneau qui indique « Non vous n’êtes pas perdus » ou un truc du genre.
Nos chambres sont au dessus du magasin de la distillerie. Elles sont vraiment bien, la salle de bain est grande, tout est neuf et propre, c’est agréable. (Si on met de côté le fait que Franck réussi encore une fois à boucher la douche! )
C’est un peu dommage car tout n’est pas encore en service. La saison n’a pas encore vraiment commencé pour eux (décidément Fanfan tu nous as raconté des cracks), seuls le bar et le bar à sushis sont ouverts. Avant de passer à table nous en profitons pour visiter le parc où les animaux sont pour certains en liberté.
Et d’autres sont en captivité mais on comprend pourquoi quand on voit la taille des bestiaux.
Comme les cuisines ne sont pas ouvertes nous optons pour un plateau de charcuterie faite maison et un plateau de sushis faits à quelques mètres de notre table. C’était bien bon mais heureusement qu’il y avait de quoi faire glisser tout ça jusqu’à la tombée de la nuit ! (Finalement ils n’étaient pas si fatigués que ça je crois bien. )
En résumé pour cette journée ce sont pas moins de 220 km parcourus en 10h08 en comptant les pauses (5h20 en roulant). On a rencontré des gens sympa et des endroits différents mais magnifiques.