Encore une fois je vais en Corse ! C’est la troisième fois oui, mais comment s’en lasser avec un tel paradis terrestre qu’on croirait presque conçu pour le motardus idiotus ? L’Aventure aurait du avoir lieu l’année passée au mois de Mai… Bien évidement comme pour pratiquement la planète entière, rien n’a pu se faire comme prévu en raison d’un virus qui a désormais modifié notre façon de vivre depuis mars 2020. Faisant fi de tout cela je pars cette année bien accompagné.
Présentation de l’équipe :
- Nat et Franck : ma sœur et mon beau-frère en duo sur leur S1000xr : 160 chevaux sur leur engin de guerre, heureusement qu’il y a un virage tous les cinquante mètres sur l’Île sinon j’arriverai pas à suivre. Première vraie expérience de roadtrip itinérant pour eux, leur plus gros défi : faire tenir tout ce qu’ils emportent dans leur bagagerie d’origine.
- Steph : une amie de longue date de la famille en solo sur sa Triumph Street Triple 675. La moto me rappelle automatiquement mon premier voyage en Corse avec mon ex triumph. Premier gros roadtrip pour elle aussi. Plutôt que de se prendre la tête pour faire rentrer tout son attirail dans des petits bagages, elle a choisi l’option méga sac de selle de 60 litres ! Une femme pragmatique !
- Michel : le dernier mais non des moindres. Juché sur son éternelle R1200R, Michel est une valeur sûre ! Amis de longue date maintenant, il connait toujours quelqu’un où qu’on soit en France et sa patience semble infinie ! Niveau bagages, il est sûrement celui à avoir le plus de place avec ses énormes valises et son top case.
- Moi, Matth : Je ne me présente pas vu que je suis le taulier ici, mais cette année je pars avec Hildr, ma petite tronçonneuse suédoise. Et niveau bagage il faut que je fasse tout tenir dans deux sacoches de 18 litres chacune.
D’abord rejoindre le groupe
Suite à un changement de plan, nous avons prévu de nous rejoindre le vendredi soir du côté de Die. « Michel les bons tuyaux » nous ayant dégoté un logement chez une de ses connaissances. Je pars donc après le boulot via un trajet concocté à la va-vite faisant un compromis afin d’éviter les autoroutes, d’arriver suffisamment tôt sans pour autant se taper d’immenses lignes droites !
Malheureusement pour moi, je ne maîtrise pas encore bien l’application GPS et je me tape les heures de pointe au niveau de Chambéry. Je sens la moto qui chauffe mais bon à priori elle devrait encore plus chauffer en Corse si la météo le veut bien. Je ne me fais donc pas plus de bile que ça et je passe par les Echelles, Saint Laurent du Pont où je prends quelques goutes qui m’obligent par sécurité à m’équiper pluie … pour cinq minutes de route. Ensuite je prends la direction du col de Romeyère en faisant une halte au canyon des Ecouges. C’est vraiment superbe !
Il y a quelques personnes plus bas qui profitent des cascades, elles doivent être franchement bien ! Par contre de mon côté c’est un peu moins cool : une odeur de chaud/brulé émane de la moto. J’ai pourtant pas tartiné, je dirais même que j’ai été parfaitement raisonnable. C’est en regardant d’un peu plus près que je comprends ce qui arrive :
Bien énervé sur le moment, je ne prends pas forcément le temps de regarder précisément quelle est la cause du problème. Je m’assure juste que ça ne devrait pas empirer en roulant à allure normale et je trace jusqu’au gîte… Enfin c’est ce que je croyais ! Je me suis trompé dans le nom du village. Après quelques galères nous nous retrouvons chez notre hôte JP pour la nuit. Le repas qui nous fût servi ce soir-là était tout simplement divin, à base de produits locaux et naturels …
Aller au ferry mais pas trop vite.
Après une nuit reposante (vives les bouchons d’oreille), il est l’heure de quitter JP et cette Drôme ô combien accueillante pour rejoindre Toulon… Mais pas trop vite ! Tout d’abord un deuxième café à Luc en Diois histoire de se mettre d’accord sur un plan de route pour la journée et pour moi de commencer à chercher des solutions à mon problème de carénage qui fond sur le pot d’échappement. Ça tombe bien il y a une quincaillerie pour essayer d’acheter du scotch alu, comme pour les conduits de cheminée. Pas de bol il n’y en a plus au magasin mais du coup nous décidons de passer par le col de Prémol (fort sympathique) et des Tourettes (bien joli aussi) le tout devant nous amener du côté de Serres pour refaire les pleins et voir dans le Gédimat local si je peux trouver mon bonheur pour ma moto.
La gueule du gars quand je lui ai dit que je venais pour dépanner la meule … Mais le jeune qui s’est occupé de moi a été vraiment cool de prendre le temps et de bien me conseiller. Je suis donc parti sur un système de tresse (les joints qu’on met dans les poêles à bois) et une colle thermiquement résistante pour essayer de sauver mon voyage. Comme il faut laisser trois heures à la colle pour sécher, nous décidons de continuer pour aller jusque chez Laurence, encore une amie de Michel, pour nous faire un bon barbecue !
Aller au ferry … acte deux ?
Nous voilà de nouveau sur la route vers l’Île promise, les routes ne sont pas très intéressantes car nous prenons la nationale qui constitue la « Route Napoléon ». Quoi de mieux que la route qu’emprunta le plus célèbre des corses afin de rejoindre son île d’origine ? Pour les curieux je vous laisse lire la page wikipédia : lien. Franck a toujours voulu voir Sisteron, il est vrai que la vieille ville est magnifique avec sa citadelle. Mais avec la circulation intense, les bouchons et l’heure avançant nous ne nous arrêtons pas ! En plus je sens le moteur d’Hildr qui est en fusion, ce qui ne doit rien présager de bon pour mon carénage.
Une pause pour acheter de la viande à Peyruis me permet de confirmer mes craintes : le carénage fond de plus en plus et, chose plus embêtante, attaque mes sacoches ! Et ça ce n’est franchement pas bon. Dans un excès je me laisse aller à une petite explosion de colère, le genre qui me fait taper sur quelque chose pour me défouler. Mais bon là je ne suis pas tout seul donc du calme. Un rafraichissement plus tard, nous nous remettons en route et c’est Franck qui bien que très chargé prend mes deux sacoches en plus de ma sœur et leurs bagages. Nous rejoindrons Laurence du côté de Brue-Aurillac afin de nous restaurer et tenter quelques réparations de fortune.
MacGyver c’est un rigolo …
Faudra y dire ! Pendant que tout le monde prépare de quoi faire un bon petit repas … Je m’occupe de la moto. Heureusement j’avais prévu une trousse à outil « aucazou »! Dans un premier temps on commence par observer les dégâts, comprendre d’où ça vient et voir s’il va être possible d’opérer directement le carénage.
Alors qu’au petit matin seul le bord du carénage fondait, c’est maintenant un véritable trou qu’il y a en plein dedans ! L’option de coller des morceaux de tresse sur l’intérieur de la pièce plastique vient de tomber à l’eau : il faut de la matière pour faire le collage et de la matière il n’y en a juste plus.
Je commence donc par démonter la pièce de carénage et j’enlève toutes les bavures créées par la fonte du plastique. J’enlève de sacrés morceaux et j’oriente ma réflexion sur l’isolation du pot en lui-même plutôt que de chercher à isoler le plastique.
Déjà je fini par trouver l’origine du problème : sur le pot d’origine (celui qui est sur la photo), il y a une sorte de petite plaque trouée dans laquelle vient se ficher un bout de caoutchouc qui résiste à la chaleur. Ce système permet d’écarter le carénage du pot et le flux d’air doit permettre d’éviter que le plastique fonde. J’ai du mal remonter la pièce et elle a du tomber pendant le trajet, du coup avec la sacoche qui appuie de tout son poids sur le carénage et qui doit participer à la rétention de chaleur, le drame est survenu.
La principale inconnue pour la solution de coller les tresses sur le pot, réside dans l’adhérence que la colle va avoir sur le métal. De toute façon je n’ai pas trop le choix donc je me lance dans un nettoyage au couteau du métal dans l’espoir insensé de récupérer un maximum d’adhérence.
Après ça on tapisse de tresse et de colle et on laisse sécher. C’est très très moche mais tant que c’est efficace ça me va. Comme on dit sur le forum Binano : « C’est de la bonne manoucherie! »
Il est temps de rejoindre tout le monde et de manger un morceau.
Le repas est au top! Comme nous sommes venus avec nos maillots de bain et que nous avons encore le temps (embarquement à 20h), nous décidons de profiter de la piscine sous l’œil avisé de Jesus (Franck) et du maître nageur (Michel) :
Aller au ferry acte … heu 3 ?!
Une fois tout le monde rassasié, rafraichi, reposé nous nous élançons enfin pour la derrière portion de route. Celle qui nous mènera jusqu’au ferry.
Encore une fois nous essayons d’éviter au maximum l’autoroute (ce qui fait plaisir à mon mono) et nous empruntons des routes assez sympas dans un premier temps. Tellement sympathiques qu’on se fait atomiser par des missiles sol-sol qui ont du passer le mur du son en nous doublant !
Dernier plein sur le continent histoire de se dire qu’on a fait un plein pas trop cher par rapport à la Corse. Et nous nous présentons pour l’embarquement ! Autant dire que les supers règles sanitaires sont une grosse blague. Personne ne nous demande notre attestation sur l’honneur qu’on s’est bien fait testé. Le test PCR O-BLI-GA-TOIRE est à peine regardé, le QR code pas scanné, juste le résultat est vérifié mais pas la date ni le nom … enfin bref : grosse blague. On nous prendra aussi la température avec un thermomètre sans contact au niveau du visage … Mais avec le casque sur la tête ! En plein cagnard je pense que la globalité des motards devaient avoir de la température.
Et enfin nous attendons patiemment avant d’embarquer pour notre nouvelle aventure corse.
Une fois embarqués, les motos parquées, les cabines récupérées (avec beaucoup de difficultés : pas merci Corsica Ferries), les pilotes propres et changés, il est temps de dire au revoir au continent pour un certain temps avec le soleil couchant tout en claquant un P.E.L. pour siroter une bière ou deux.
T’as quand même oublié de mentionner le pull moche que l’on aperçoit sur la photo du ferry 😂😂