Hier je me suis gavé de route jusqu’à ne plus en pouvoir mais il reste encore aujourd’hui samedi pour en profiter donc on remet le couvert. Malheureusement (si l’on veut) je n’ai pas réussi à me décider sur un itinéraire après celui pour la Drôme, du coup après un réveil presque pas si difficile je me trace un roadbook dans l’Ain et la Yaute avant de partir. Avec toujours les mêmes objectifs : de la borne, du virage et des coins que je ne visite pas souvent avec un retour pour 19h.
Du coup je prévois moins pour aujourd’hui et me permet un départ pour 8h … à croire que la journée de la veille m’a fatigué ha ha. J’ai aussi un objectif caché en partant aujourd’hui une nouvelle fois avec Hildr. L’année passée j’ai systématiquement eu des douleurs au pouce droit au bout de deux jours de roulage sur le 701, j’espère que le repos forcé de cet hiver aura résolu le problème.
Histoire de rejoindre l’Ain j’aime bien passer par la route de la Muraz pour rejoindre Cruseilles. Encore une route que j’ai usée à force de l’emprunter quand j’habitais sur Reignier. Elle est agréable, ça permet de bien se chauffer avant de passer sur l’Ain. Malheureusement je commence déjà à avoir le pouce tout engourdi… Tant pis pour le froid je profite de l’arrêt au marais d’Epagny pour passer sur les gants d’été qui me gênent moins sur la circulation du sang.
Le reste est assez classique : Copponex, Frangy et des petites routes pour rejoindre le barrage de Génissiat. La quantité de bois flotté à la surface de la retenue me fait toujours halluciner, je n’ai pas l’impression qu’il y en a autant proportionnellement sur les retenues plus grosses.
C’est à partir de ce dernier passage que la qualité des routes va commencer à se dégrader assez fortement : soit j’ai un don pour trouver les voies au pire revêtement possible soit l’Ain c’est vraiment pas cool. Je pense qu’il y a un mélange des deux. La suite m’amènera au plateau du Retord en passant par le belvédère de Catray aux installations si confortables :
Ça doit être pour faire oublier le revêtement douteux sur la route qui mène au col de Cuvery.
Je continue ainsi mes pérégrinations sur de la petite route tranquille, serpentant sur le plateau de Retord et contournant malheureusement le Grand Colombier vu que celui-ci est encore fermé. Passé Culoz il est temps de se diriger sur le mont de la Charvaz et le bois de Glaize. Ce n’est vraiment pas souvent que je vais dans ce coin mais le souvenir de petites routes bien sympathiques au milieu des vignes me donne envie d’y retourner, et la vue au dessus du lac du Bourget est elle aussi exceptionnelle.
Il est toute fois dommage que la route au dessus de Ontex soit fermée, mais il arrive que se perdre permette de dégoter de jolis petits coins qui valent le détour.
Une jolie petite écluse qui pourrait donner des beaux clichés avec de bons photographes. La vue du belvédère d’Ontex rattrape un peu le fait que la route soit fermée. C’est là que je commence à croiser vraiment beaucoup de monde, motards et cyclistes se font de plus en plus nombreux et ça vire limite au gymkhana.
Je pousse quand même le vice jusqu’à descendre au pied du col du Chat pour en profiter un maximum car bien souvent quand je souhaite l’emprunter il est fermé. Petit merci aux cyclistes qui voient bien que tu veux prendre une photos mais préfèrent discuter à quatre sur une voie à côté du panneau de col …
C’est en basculant de l’autre côté du mont de la Charvaz que je retrouve mes petites routes au bitume impeccable entre les belles vignes. Profitant du paysage tout en taquinant une mégane RS qui n’était pas exploitée pleinement par son conducteur vu que j’arrivais à le suivre. Ou alors madame le priait depuis le siège passager de bien vouloir « arrêter ces conneries » si vous me passez l’expression.
Bon ce n’est pas tout ça mais il est plus de midi et je commence à avoir les crocs. Fort heureusement j’ai en mémoire une petite boulangerie sur Chanaz qui faisait du bon pain et qui vendait au passage un excellent pâté d’un producteur local. Ma prochaine destination est donc toute désignée. Je ne m’attendais pas à voir autant de motards dans ce village mais heureusement il y a toujours les bateaux à aubes et les bateaux mouche pour visiter les canaux.
Ce midi, au diable le rationnement, le comptage de calories ou autres astuces de régime. Ce midi c’est bombance : sandwich jambon cru/fromage et une succulente tarte caramel/noix. Je vous préviens : rien que la regarder vous fait prendre trois kilos facile ! Le tout accompagné d’un bon thé bien chaud devant le canal en regardant passer les bateaux électriques.
Ainsi rassasié, le prochain col nous attend : le col du Sapenay, de l’autre côté du lac du Bourget. J’aime bien ce petit col bien que la route soit un peu tape cul. J’ai de bons souvenirs avec Katia dans ce col en plein automne, surtout les couleurs magnifiques propres à cette saison. Et des souvenirs moins bons aussi quand il avait fallu rallier la maison sans embrayage. Mais j’avoue que j’ai été un peu déçu cette fois-ci du coup.
L’intensité des couleurs n’était simplement pas au rendez-vous en plus du fait que le cerveau humain a tendance à embellir les souvenirs. Par contre s’il est bien une chose qui n’a pas changé c’est bien la route de la Nephaz/route de Cessens qui est toujours aussi belle à enrouler. Il y a même certaines portions qui ont été refaites … le paradis.
Depuis Rumilly, les gorges du Fier sont aussi sympas à rouler avant de remonter sur Clermont depuis Seyssel. Le reste est assez classique : rejoindre Sillingy par Mougny et faire un détour de quelques kilomètres à cause d’une déviation pour prendre la route de Ferrière et finir sur le Pont de la Caille. Ça m’a rappelé l’époque où ayant une Ducati, je prenais cette route pour aller au magasin qui a depuis changé de place et de propriétaire. J’aime même pu assister à un rassemblement de BMW, un vrai troupeau de grosses vaches !
Maintenant que je suis de retour dans mon bac à sable, il est temps de passer la seconde pour rentrer en faisant quelques détours d’usage : col des Glières où il y a encore plus de neige que je ne l’aurai cru, col des Fleuries.
Toujours pour rester dans la mesure et ne pas verser dans l’excès de kilomètres journaliers je me permet quelques détours pour aller voir la station du Sommand et prendre des idées pour le prochain repas …
La brochette de magrets sur patte qui nage à proximité immédiate me donne des envies … mais je ne suis pas là pour ça donc demi tour encore une fois, le col de la Ramaz étant toujours fermé. Étant de nature gourmande un petit détour par le col de Jambaz me mènera petit à petit jusqu’au col de Feu. L’occasion de voir Hildr retrouver ses instincts primaires de bucheronne !
Enfin de retour après avoir « expédié » le col de Cou, j’arrive presque un peu tôt chez moi vers 17h30 soit bien largement avant le couvre feu. L’application me donne une durée de balade de 9h26 pour 457 km. Les deux journées cumulées commencent tout de même à se faire sentir donc la mission est accomplie : je m’en suis collé plein les pneus avant le mois de confinement qui nous attend.