Aujourd’hui c’est l’Ascension, il fait beau, nous sommes déconfinés dans une limite de cent kilomètres à vol d’oiseau. Il faut avouer que dans mon cas cent kilomètres surtout à vol d’oiseau, ça laisse largement de quoi se faire plaisir.
Aujourd’hui j’ai prévu de me faire un petit plaisir avec Angie et essayer d’aller faire un peu d’exploration sur des pistes tranquilles que j’avais repérées sur cartes ou encore dans les méandres de youtube. L’idée de base c’était ça. Mais Comme pour tout plan bien préparé, rien ne se passe vraiment comme on le souhaite.
Cette fois-ci je m’étais bien préparé pourtant : départ de bonne heure, nouveau support pour le téléphone, nouvelles appli pour se diriger en tout terrain. Je m’étais même pris pour mon idole en ce qui concerne les vidéos : Laurent Cochet. J’avais pris le drone avec ses batteries chargées à bloc. Pour sûr la journée allait vraiment envoyer du lourd avec tout ça !
Top départ sur le coup des 10 heures. Je me chauffe tranquillou avec quelques épingles sur la route bien étroite qui mène sur Ajon. J’aime bien cette route malgré sa largeur, on y est un peu seul, on traverse une jolie forêt et on déboule sur Plaine-Joux avant d’arriver sur le col de l’Avernaz. Ça chauffe le « pilote » et les pneus tout en douceur. Par contre il faut faire attention : ça passe pas l’hiver. Cette route n’est pas déneigée (en même temps y a personne qui habite dans la montée).
Dans ma grande affection pour les petites routes de chèvre, je prends les petites routes pour rejoindre la station de Sommand. Il y a ce petit coin au dessus de la cascade du Saix (non on ne prononce pas le « x » final) que j’aime beaucoup. On peut y apprécier une de ces structures propres aux zones de montagne qui forment un tunel ouvert sur le vide en contre bas.
C’est dans la station du Sommand que je ferai ma première incartade de la journée en tout terrain. Après avoir bien évidemment bien validé que j’avais le droit de prendre ce bout de piste (piste bleue sûrement).
Et bien sûr on fini par arriver sur le Praz de Lys. J’aime bien ce coin là aussi : en général on est assez loin des spots les plus fréquentés. Même si déconfinement plus jour férié oblige, ce n’est pas vraiment le cas aujourd’hui.
De là je voulais rejoindre le Pont des Gets pour revenir sur Taninges mais bien entendu ce ne fût pas possible pour cause de travaux. O-BLI-GÉ de faire un détour par la côte d’Arbroz sur une toute petite route qui tient par instants plus du sens unique que de la deux voies au milieu de nul part… Vous me connaissez ce fût un véritable supplice! Enfin ça a quand même failli me mettre en retard pour acheter mon repas de midi à Taninges !
Comme j’écluse les routes du coin depuis quelques années maintenant, j’avais décidé de varier un peu les plaisirs pour redescendre sur Cluses et ainsi éviter de prendre la D902 qui est un peu trop roulante et encombrée à mon goût. C’est ainsi que j’ai découvert la D6 qui mène sur Arèche et de là sur Balme. Cette route est vraiment sympathique et la descente sur Balme … comment dire ? Ca doit limiter du cale-pied dans la montée certains soirs d’été ! Y a moyen de rouler comme un sac là dessus avec un bitume en bon état. Bon avec Angie et sa béquille centrale je suis resté sage
Pour la suite j’avais le choix de passer par la route classique qui monte au Reposoir ou alors faire un détour par la route dite touristique qui dans mes souvenirs n’avait pas un revêtement irréprochable… Vive les détours ! J’en ai profité pour repérer de s départs de futures traces tout terrain à explorer. Je pense qu’il y a un fort potentiel dans le coin si les routes ne sont pas toutes barrées.
Et à la suite de tout ça on arrive sur le col de la Colombière qui bien sûr est noir de monde. A croire que les gens aiment ça de marcher pour rien …
Inutile de parler de la section Colombière-Grand Bornand (grand bo’ comme disent les locaux)-Aravis. J’ai déjà souvent parlé de ces routes qui offrent, en plus d’être top à rouler, un paysage d’une très belle f(r)acture ! Et c’est au col des Aravis que la partie exploration tout terrain commence ENFIN ! … Enfin va falloir faire attention parce que c’est vraiment noir de monde aujourd’hui! Et vu certaines immat’ je pense pas que tout le monde ait respécté la phase deux du confinement
L’idée est d’emprunter la « route de la soif » ! Je n’invente rien c’est vraiment le nom de cette route revêtue de cailloux allant de la taille d’un gravier à celle d’une balle de golf.
La route part depuis le col juste après les boutiques pour monter du côté de la flèche rouge sur la photo. Fort heureusement pour mes pneus, la route contourne la zone neigeuse qu’on peut voir sur la photo.
Pour le coup elle porte vraiment bien son nom cette route car je n’avais absolument pas emporté d’eau. Uniquement la petite bouteille achetée avec mon sandwich. Et les températures sont plutôt élevées pour dire qu’on flirte avec les 1600m d’altitude.
Je crois vraiment beaucoup de monde donc pour éviter de me faire pourrir la gueule je roule tranquillement en première à allure très réduite. Oui parce que la route a beau être ouverte à la circulation motorisée les randonneurs considèrent qu’elle leur ait réservée. Heureusement que je disais bonjour à tout le monde sinon je pense que certains auraient pu me jeter des pierres.
Les paysages sont vraiment magnifiques. Je découvre ce massif d’un point de vue tout à fait nouveau pour moi, parce que la rando, je ne suis pas un grand fan il faut bien le dire.
Lors de ma pause déjeuner j’en profite pour faire quelques panoramas avec le drone magré le vent. Y a pas a dire : la montagne c’est vraiment magique.
Et puis il est temps de se remettre en route. Au passage je tente de me faire filmer par le drone : échec critique. Tout ce que j’en ai retiré c’est cette photo mais la vidéo n’a pas fonctionné et j’ai failli perdre le drone au passage.
Un peu plus loin de gentils randonneurs me préviennent que ça ne passe pas en moto. Il y a deux névés de belle taille. Comme je suis un motard je décide quand même d’aller voir par moi même. (Oui … le motard veut toujours vérifier par lui même qu’il ne peux pas passer). Risquant même ma vie en traversant des guets de l’impossible !
Bon ok …. on peut rêver d’aventures quand même non ? Les névés étaient quant à eux tout à fait réels et aucune entourloupe ne permettait de les contourner. Hé oui c’est ça l’exploration : on est plus à un demi tour près.
Du coup grâce à l’appli GPS je trouve un chemin bien pentu pour me faire les bras redescendre du côté de saint Nicolas la Chapelle. Le début n’est qu’une succession d’épingles pleine pente sur un revêtement identique à celui de la route de la soif. C’est vraiment jouissif de jouer de la dérive avec le frein arrière sur chaque entrée de virage le tout sans aller vite.
Arrivant du côté d’Ugine je ne voulais pas rentrer sans voir de où débouchait la route de la soif. En plus ça tombe bien je n’avais jamais fait le col de l’Arpettaz. Pour être franc il est sinueux à souhait mais assez difficile. C’est plutôt rare que je trouve un col « difficile », mais l’étroitesse de la route, la circulation, le revêtement sont inversement proportionnels à la beauté des forêts et des paysages traversés. Et bordel qu’il est long quand on a soif ! Confinement oblige le resto au col est fermé bien entendu.
Pour la suite je reviens dans la vallée pour rejoindre Tônes par le col de l’Épine. Et c’est après ça que le plan ne s’est pas déroulé sans accro encore une fois …
Toujours dans mon processus d’exploration j’ai voulu voir si on pouvait joindre le plateau des Glières par le chemin de la Rosière. Pas de bol y a toute une tripotée de panneaux indiquants que les véhicules motorisés ne sont pas les bienvenus. Mais du coup en descente et sans le moteur j’ai le droit ?
Étant respectueux non pas des randonneurs mais au moins de la réglementation je contourne donc par une route vraiment nulle : la D55 qui part de Thorens-Glières pour arriver au plateau. C’est de la bonne route qui va bien et cette fois-ci il n’y a pas du tout de neige.
Encore une fois la route à graviers qui parcours le plateau est noire de monde donc je ne ferai pas voler le drône et un « accrochage verbal » avec un randonneur non partageur fini de me montiver pour rejoindre la prochaine section tout terrain que je ne connais pas du tout.
Pour faire simple il s’agit de rejoindre Mont-Saxonnex depuis le Petit-Bornand-les-Glières en passant par le mont Cenise. D’après la carte le gros du dénivelé se fait via le bitume et le reste n’est pas top pentu. Donc ça devrait le faire. Et ça l’a fait !! Ce fût un vrai régal avec des parties un peu plus engagées que ce que j’avais pu déjà faire dans la journée. Ça a pas mal secoué et les bruits métaliques sous la moto en l’absence de sabot moteur n’étaient pas pour me rassurer. Mais quel panard ce chemin !
Après ces petites aventures il était temps de rentrer à la maison mais vous me connaissez j’allais pas rentrer directement même si j’avoue que je commençais à faitguer avec la chaleur et le tout terrain. Je fais donc un détour par Saint Jeoire, Onnion, Plaine joux comme à l’aller mais en dessous de la Fully je me ferais une dernière incartade hors des routes et je dois avouer que c’était sûrement le meilleur passage de la journée !
Ce petit chemin assez raide en descente par endroit me ramène à quelques centaines de mètres seulement de chez moi. Je n’avais jamais pris le temps d’aller le repérer et c’est bien dommage car il est vraiment agréable.
Au final je rentrerai bien rincé de ma journée : environ 9 heures de roulage pour 350 km. Je suis rincé il est vraiment temps de reprendre le sport.
Rétroliens/Pingbacks