Suite et fin d’un week-end particulièrement excellent à la rando TT Pirate organisée par Vie de Motard. Le début du récit se passe ici.
Il est donc l’heure du repas et on est pas en avance. Je ne suis pas le seul à avoir faim, ça me rassure dans un sens. Nos ouvreurs nous parlent de la suite : ce sera plus dur que le matin (**Gloups**), mais pas insurmontable. Nous perdrons deux membres du groupe à ce moment là. Non pas par manque de courage, loin de là, mais pour manier un R100GS dans les chemins qui nous attendent ce n’est pas non plus une balade de santé. Pour prendre une décision, je ferai intérieurement un bref check de mon état physique : les jambes lourdes, fatigue … toussa toussa …
Exactement !! Alors au boulot mon gars. T’es pas venu là pour cueillir des pâquerettes. Je décide donc de reprendre un verre et de continuer l’expérience. Nous repartons donc dans ces petits sentiers auvergnats plein de boue et de pièges. Tout d’un coup on tombe sur un troupeau de « grosses ». Comprendre grosses motos qui coûtent un bras.
A priori ça balise parce qu’il y a une descente un peu plus loin et que vu comme c’est gras, si on s’y engage c’est un aller sans retour possible. Du coup pour bien faire les choses, la décision est prise d’y envoyer d’abord les légères … mon groupe quoi. (Ça faisait tellement longtemps que je n’avais pas été dans le camp des poids plume … )
Ahem … Donc nous prenons les devant jusqu’au prochain attroupement (décidément c’est vachement fréquenté par ici). Je me fais la réflexion que la descente est pas si dure que ça au final … Pas de quoi casser trois pattes à un canard !!
Et d’un coup on nous demande de nous mettre au maximum dans les fourrés histoire de laisser passer un convoi de 4×4.
Et là Julien notre ouvreur commence à faire douter tout le monde :
Non mais moi je sais ce qui nous attend, on l’a fait cet été sur le sec et déjà c’était pas de la tarte alors vu les caillasses qui nous attendent sous la boue, il vaut mieux remonter maintenant. Après ça ne sera juste pas possible.
Ha ouais … Donc en fait avant c’était la marche d’approche quoi! Moi si l’ouvreur dit ça je le suis. Sauf que certains des autres groupes ont des pneus avec un ratio route/tout terrain clairement plus en faveur de la route que d’autres. Et vu le poids des machines, la remontée de ce que je trouvais naïvement facile s’annonçait finalement bien trash avec la boue !!! Finalement on choisi une stratégie unique en son genre : un mec sur la meule, vitesse enclenchée, moteur éteint et deux pareurs. Au vue de la pente et des caillasses je comprends mieux l’inquiétude de Julien :
Quand vient mon tour je fais pas le fier : ça tourne à 90° en bas de la descente. Donc interdiction de se laisser embarquer par le poids et prendre de la vitesse. Mes pareurs sont au top mais ils me font bien rire. Comme je suis court sur patte, je galère à garder contact avec le sol entre les pavasses qui jonchent le sol (ils auraient pu faire le ménage ? ) et donc l’équilibre. Du coup voilà pas qu’ils me sortent :
– Mets les deux pieds sur les cale pieds, si tu penches on te retient.
– Ha Ha …
Le calcul est vite fait : 210 kg de brèle, quasi 100 kg de poireau dessus … Non franchement les gars j’ai confiance en vous hein ? Mais je ne pense pas que vous puissiez nous retenir avec Maya si jamais on prend quelques degrés de gîte. ? Arrivé au point difficile (photo ci-dessus) je change de pareurs. Là les conseils changent :
Touche plus à ta pédale de frein, fait tout à l’embrayage
Mon œil oui … c’est tellement pas naturel d’embrayer en même temps que tu freines de l’avant que par pur réflexe j’ai pas lâché la pédale de frein de la descente … Désolé les gars !! Y en a même un qui me chassait le pied de sa petite pédale de frein à coup de bottes … sans succès ^^
Sinon en gros ça donnait ça :
Certains comme John avaient quand même un avantage de taille (oui quand on a les genoux fléchis en touchant par terre c’est un avantage) … du coup pour compenser il devait avoir la meule la plus lourde du parc : une super Ténéré 1200 de presque 270kg !! D’autres optaient pour la technique du « descend la moto à ma place s’il te plait ». Donnant ainsi l’occasion aux ouvreurs de parader :
Mais les vrais, les bons ils descendent seuls et sans assistance :
Une fois tout le monde descendu, on continue chacun avec son groupe. Bordel je pensais pas qu’une descente pouvait être aussi fatigante. Heureusement la suite immédiate est moins coriace et nous permet de récupérer même dans les chemins boueux donc glissants.
Je me suis pas remis de boîte depuis ce matin … ça doit être le pinard qui fait effet.
C’est ce que j’ai pensé sur le moment … il se trouve qu’effectivement depuis mes deux gamelles du matin, je ne suis pas retombé : Bon signe, ça doit vouloir dire que je progresse. Et puis tout d’un coup on attaque les fameux derniers 25 km dont Cigalou nous a parlé la veille. Communs aux deux niveaux de difficulté, j’ai retenu qu’il fallait penser à remercier un certain Thomas… A priori je ne suis pas le seul à devoir le remercier ?
Lors d’un arrêt « stratégique », Julien (notre ouvreur, il faut suivre un peu) part devant pour étudier le passage (qui se contourne).
Il y a une marche un peu technique mais ça doit passer.
Ouais donc la marche un « peu technique » occupe déjà un groupe devant nous, nous nous entassons dans le chemin et allons voir comment se débrouillent « les pros »… Alors déjà la « marche un peu technique », c’est pas une marche mais une suite de marches !! De voir les cadors en chier, voir même se mettre des volumes dessus, n’est pas rassurant !! Julien tente à son tour … et fini sur le flanc entrain d’usiner un rocher avec le porte couronne de sa roue arrière !! **GLOUPS** On se regarde un peu tous et on se dit que contourner par la forêt n’est pas si mal.
Tout le monde progresse et s’entasse de nouveau !! Décidément c’est une manie. La faute à une marche non pas faite de cailloux mais de racine et de terre boueuse … La joie et la bonne humeur quoi. Là pour certains c’en est trop !! Pas mal de personnes décident de faire demi tour et de contourner cette dernière difficulté.
Tout mon groupe est passé, je suis le dernier et je stresse un peu quand même. Je me lance eeeet … CA PASSE !!! Oui monsieur !!! Bon ok le style n’y était pas. J’étais plus souvent les fesses en dehors de la selle entrain d’essayer de retenir la moto. Passage réussi donc, dans un style peu académique mais qui me connait bien : le style bûcheron !! (Réfléchi pas et envoie) Une fois le sommet atteint il nous reste encore une centaine de mètres de boue :
Et enfin nous rentrons par les chemins herbeux dans la pénombre naissante.
Et ce moment cher lecteur (lectrice) tu te dis que la journée est finie. Et bien non parce qu’ensuite il y a eu la soirée organisée par le MC La Burle … Et là c’est un peu parti en live, en cacahuète quoi !! Bon ce qui se passe à la rando reste à la rando donc je ne montrerai pas d’images qui pourraient porter préjudice à … Ho et puis merde ?
Tout d’abord dans une ambiance très conviviale :
Et de plus en plus festive :
En sous marin nous avions décidé de faire un apéro régional … j’ai goûté tout ce qu’on m’a fait passer : rhum, gnôles diverses, bières belges … On a même fait un comparo entre la verveine que j’avais apporté et celle de la Burle. Alors soit disant la leur c’est la seule, la vraie, la meilleure toussa toussa … j’ai pas senti vraiment de différence ?
Autant vous dire que le réveil fut … compliqué. En tout cas merci à toute l’équipe de vie de motard pour avoir organisé un truc aussi démentiel. Un merci tout aussi immense au MC La Burle pour l’organisation d’une soirée de malade. Et une mention spéciale à nos deux ouvreurs Rémi et Julien. Vous avez assurez les gars !!! Merci de m’avoir supporté ? Si j’ai bien compris il est un nouveau membre de la team vie de motard et il nous a pondu une vidéo qui défonce la rétine. Merci à Alex Brely.
Ca avait l’air bien rigolo, bon, vous avez bien du défoncer les chemins… :p D’ailleurs, quand il y a une grosse flaque de boue au milieu d’un chemin, plus on passe sur les côtés, plus on les agrandit. Du coup, l’idéal est de passer dedans 😉 (mais ça mouille)
L’ambiance avait l’air festive en tout cas !