Jour 21 : La remise en jambe

Journée un peu mitigée aujourd’hui … Je réalise qu’il ne me reste qu’une semaine sur l’Île.

Hier soir je suis allé fêter la résurrection de Maya. Je me suis trouvé un pub pas trop mal : Le Dubliners. J’avais le choix avec le « Drunk Rabbit » (Le lapin bourré) au nom aguicheur et juste à côté. Mais il a l’air un peu mort donc j’irais au Dubliners. Et c’est sympa, il y a un peu de choix au niveau des bières.

Bon le truc cool quand tu es fatigué c’est qu’en deux pintes du as ton compte (surtout à jeun). Du coup petit kebab local et dodo vraiment pas tard. Comme quoi ça use la mécanique pendant un voyage 🙂

Ce matin je commence tranquillement par un musée. Et pas n’importe lequel : le musée du phallus.

Oui oui vous avez bien lu : le musée de la b***. J’ai lu un peu l’histoire du musée, le gars qui en est à l’origine est diplômé de je ne sais plus quoi mais il a fait des grosses études qui n’ont rien à voir avec le musée. Si j’ai bien compris, en fait ce sont des gens qui lui envoyait les phallus des baleines échouées pas loin de là où il habitait histoire de se moquer de lui (je ne sais plus à quel sujet) Petit à petit il a commencé à avoir une collection et s’est dit que ça serait cool d’ouvrir un musée dédié. Il y a principalement des phallus de mammifères qu’on peut trouver en Islande mais aussi d’autres « étrangères ».

170 cm le machin … presque aussi grand que moi !!

Bon très franchement c’était histoire de dire « j’y suis allé ». Parce qu’au final c’est même assez gerbant de voir des sexes entiers conservés dans du formol …  Je pensais rigoler en y allant mais en fait non.

Je décide de faire un peu de route aujourd’hui plutôt que de tracer directement vers Hveragerði. Je partirai donc en direction du sud de la péninsule. Je verrai d’où proviennent les graviers de la route 🙂

Je traverse donc la réserve naturelle de Reykjanesfólkvangur et reprendrai ma première route à graviers depuis les réparations.

Je longerai le Kleifarvatn (un lac). Le paysage est magnifique mais avec cette lumière bizarre j’ai du mal à faire de belles photos. En tout cas Maya est prête à reprendre l’aventure !! Elle veut même traverser le lac … obligé de l’arrêter !!

Le sable est vraiment noir ça fait assez bizarre, mais du coup j’en profite pour laisser ma trace.

Un hommage

Un remerciement

Un peu plus loin les formations rocheuses et sableuses sont vraiment belles, on dirait une mer déchaînée qui s’est figée  :

Une fois face à l’océan, je me dis qu’il pourrait être sympa de le longer. Mais en fait on se fait suer sur cette longue ligne droite coincée entre la mer et une arrête montagneuse. Du coup je prends la tangente vers une toute petite route à peine indiquée sur la carte.  Bon sang c’est pas une F-Road mais elle est bien défoncée. C’est un excellent test pour Maya, test qu’elle passera avec brio !!

Maya assure, c’est rassurant et la route redevient un plaisir !! En sortie de ce chemin je trouverai l’usine qui met l’eau en bouteille que j’avais achetée le premier jour sur l’Île.

Arrivé à Hveragerði, je voulais voir une vallée qui selon le Lonely Planet vaut le détour. Mais il faut marcher et j’en ai plein les bottes 🙂 Donc je casserai la graine sur place vu qu’ils font presque du bon pain !!

Du coup je décide de revenir en arrière après avoir jeté un œil sur le Lonely, je vais à Raufarholshellir sur la route 39. A cet endroit il y a un tunnel de lave long de 1360 mètres est le troisième tunnel le plus long d’Islande. On peut y accéder librement, il n’y a qu’un panneau à l’entrée qui met en garde :

Il n’y a rien d’aménagé dans ce boyau, c’est vraiment de la spéléologie. Je me remémore donc les conseils de Manu, mon prof d’escalade à Grenoble : toujours prendre plus de lumière que ce qu’on a besoin, penser au froid pour les mains et la tête. Donc je sors ma lampe de camping qui éclaire large et d’une autonomie de 144 heures, ma powerbank, mon portable (son flash) et ma paire de gants de vaisselle que j’ai gardé depuis mes soucis d’huile. Pas de bol la lampe de camping est vide … ça me fait réfléchir mais je verrai comment ça se présente.

Le début est sympa, on entre par un grand trou béant, et un effondrement du plafond plus loin permet d’avoir un peu de lumière.

Il y a même de la neige.

Il parait qu’il y a de la glace dans la grotte plus loin. Je fais une centaine de mètres et je me retrouve dans le noir avec juste un point lumineux  provenant de là où je viens. Voyant que la progression est galère avec de gros rochers et une seule main de libre, je préfère faire demi tour. Dommage mais je ne veux pas risquer de faire comme les touristes qui se retrouvent bloqués dans les grottes de spéléo en France.

Je reprends la route donc en longeant le plus possible l’océan.

Avant de me poser dans un camping à Hella. Je n’ai pas le temps de finir de monter la tente que la pluie se met à tomber. Tente qui était encore trempée de sa dernière utilisation il y a quatre jours !!

Je croiserai un français avec qui j’avais discuté dans les fjords du nord ouest, il me dit que la suite vers l’est est très jolie. Ça me rassure et j’en ai besoin ce soir avec la fatigue et la météo qui me plombent un peu le moral.