Jour 18 : le jour de merde

En partant ce matin, je ne pouvais imaginer ce qu’il allait se passer.

Tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes possible : un petit déjeuner gargantuesque à mon habitude quand  c’est à volonté. Jambon, formage, camembert (même si ce n’était pas le meilleur) tomates, concombre, œuf, gaufres, orange, jus d’orange, pain encore chaud(!!!!), thé … je repars avec un peu de poids supplémentaire !!

J’hésite entre deux possibilités : soit profiter de la péninsule en allant jusqu’à Breiðavík voir les plages de sable noir, soit me rapprocher le plus possible de la capitale pour mon changement de pneu. Comme je ne reviendrais pas ici de si tôt, je suis partisan de vivre l’expérience à fond !! Et j’opte pour la première solution.

Le paysage est vraiment beau malgré le temps.

Je croise le premier bateau islandais en métal construit en 1912, il a été échoué en 1981.

Je poursuis ma route le long de la 612, et les paysages commencent à envoyer de la couleur qui va bien.

Je verrai même mes premières plages de sable clair.

Et un ancien avion de la Navy américaine.

Et puis après ça c’est le drame

Alors que je roulais tranquillement (bien en dessous de la limitation de vitesse pour ceux qui se demandent) j’ai la roue arrière qui essaye de passer devant et je me retrouve par terre, sonné. La route est en fait un chemin de terre tassée qui avec la pluie est devenue une vraie patinoire. Du coup la moto s’est retrouvée par terre sur le flanc gauche.

Des français arrivent sur place et m’aident à contacter les secours, et c’est le début d’une grande comédie 🙂 La police arrive, prend mon numéro de plaque mon nom et attend le médecin qui arrive tout de suite après. Je lui explique que le corps va bien mais que j’ai quand même heurté violemment le sol avec le casque, que je lui montre. Il me regarde même pas les pupilles il décide que tout va bien, prend mon nom et se casse …  Seuls les deux policiers restent avec moi et me filent un numéro d’un mécano sur Patreksfjörður.

Mon assurance (AMV) m’annonce que je n’ai pas le droit à l’assistance en Islande … J’aurais du vérifier mais c’est pas cool. Bref sur les conseils de mon beau-frère j’appelle aussi l’assurance de ma carte bleue. Impossible de me rapatrier sauf sur avis médical. Je dois donc trouver un docteur un dimanche en Islande au milieu de nul part. Je retourne donc à Patreksfjörður.

Dans la clinique du coin, on m’explique que puisque c’est dimanche il n’y a pas de docteur !! Donc je doit composer le 1700 avec l’indicatif de l’Islande devant et on me mettra en relation avec un médecin qui viendra ici. J’appelle et je tombe … sur le même médecin qui est venu sur les lieux de l’accident !! Il me dit que tout avait l’air de bien aller donc pourquoi le refaire venir. Je lui explique que j’ai mal à la tête que j’ai eu des antécédents de traumatisme crâniens. Et pour finir que si je dois me faire rapatrier il faut que ce soit un médecin qui lance le processus.

J’ai eu le droit à un examen dans les règles du coup, scanner et IRM mis à part, il m’a défoncé les conduits auditifs vu que j’avais pas de coton tiges depuis quelques temps déjà. Bref tout ça pour dire que pour lui je suis OK pas besoin de rapatriement en urgence. Du coup je retourne au guest house de cette nuit histoire de me poser et de faire un point sur l’étendue des dégâts.

Un casque bon pour la poubelle

La valise gauche qui a fini de décéder

Le top case qui ne tient plus

Le poste de pilotage qui est mort

Comme on peut le voir sur la dernière photo, c’est surtout le poste de pilotage qui a souffert et qui pose problème : j’ai presque plus de liquide de frein dans le bocal, les lumières fonctionnent mais ne tiennent plus, j’ai plus d’ordinateur de bord. Ce qui implique plus d’indicateur de point mort et plus de compteur kilométrique pour estimer ce qu’il me reste sur le plein.

Je ferai les premières réparations de fortune :

Vive le fil de fer !!! J’ai aussi mis la sangle qui n’est pas abîmée pour soutenir la valise gauche qui n’a plus aucun support de valide !!! Du coup j’ai deux énormes trous dedans.

J’ai aussi pu constater qu’avec un peu de glue j’allais pouvoir faire fonctionner l’ordinateur de bord, mais sans support ça m’avancera pas trop.

Demain je tente ma chance chez les mécanos du coin, mais s’ils ouvrent trop tard je file vers Rekjavik où je suis sûr de pouvoir trouver mon bonheur !!