Complètement par hasard, j’ai découvert aujourd’hui un petit coin de paradis complètement isolé du reste du monde. C’était trop bon !!
Dur réveil ce matin encore, il est huit heure et je réussi à me prendre une douche que j’aurais appréciée plus chaude. Pas de bol, le temps de retourner dans la tente il se met à faire une petite pluie fine qui anéanti mes espoirs de plier la tente au sec. Au final après avoir patienté, je finirai par décoller vers dix heures trente : la journée va être courte encore une fois.
Complètement à l’arrache, je rate la route qui doit me mener du côté ouest de la péninsule. Aujourd’hui j’ai prévu d’aller me mettre dans les chemins de terre malgré l’état de mon pneu arrière qui ne cesse d’empirer 🙁
Enfin je quitte l’asphalte et le paysage commence enfin à me faire de l’œil.
J’ai prévu de faire la route 622 qui vraiment pas loin de s’apparenter à une F-Road. J’avance lentement histoire de faire plein de photos et d’appréhender le chemin qui s’annonce praticable mais pas facile. Du coup je me décide à tester un nouveau système d’arrimage de mes valises :
L’idée finale étant de soulager les fixations Givi d’un peu de poids (voir de beaucoup) en accrochant les sangles sur les poignées passager. C’est du bon gros tube acier, lui ne bougera pas d’un iota c’est sûr !!
La route est vraiment escarpée, à flanc de falaise. Je trouve ça vraiment magnifique surtout avec la chape de nuages qui plane au sommet des montagnes.
Ça secoue pas mal, c’est glissant mais c’est magique 🙂 A chaque passage d’un virage gauche on s’attend à voir le paysage changer.
On est vraiment isolé au bout du monde, sans personne, sans bruit … De temps à autre on croise quand même quelques baraques laissées plus ou moins à l’abandon.
Il y a bien quelques moutons qui squattent paisiblement le chemin mais j’adopte la méthode islandaise pour les faire bouger.
Avant je ralentissais, et j’attendais tranquillement qu’ils bougent. Ce qui en général ne prenait pas beaucoup de temps. Sauf quand des corniauds s’obstinaient à ne pas bouger. L’observation des us et coutumes locales me fit changer de méthode : un bon gros coup de klaxon pour déloger les paresseux ovins de la route. Celui de Maya s’approchant bien du volume sonore de celui d’une voiture autant dire qu’ils se bougent la couenne les gigots sur patte.
Les couleurs ne cessent de changer et de m’étonner sur cette route.
A un moment donné je vois un panneau triangulaire jaune avec un point d’exclamation, en dessous il est noté : « IMPASSABLE ». J’ai pas envie de refaire les 50 kilomètres que je viens de parcourir donc je continue. Et je fais bien parce qu’à part des petits gués qui ne sont que bons à me remplir les bottes (qui ne sont plus étanches du tout j’en ai peur), je vais emprunter de superbes routes faites de galets plus ou moins gros. J’ai même l’impression d’arpenter un chemin secret qui mène au repaire secret de Long John Silver :
Certains portions commencent quand même à être balèzes, au point de mettre en défaut mon pneu arrière. Mais au final ça reste du bonheur et ça passe pas si mal, les endroits trialisants permettent de se concentrer un peu plus sur la route et un peu moins sur les paysages.
Enfin je sors de la partie accidentée du chemin et la « route » me fait longer le fjord.
Ça fait du bien de voir la rive opposée du fjord, c’est signe que la météo n’est pas si mauvaise que ça !
J’aime beaucoup aussi la conception de l’utilité d’un pont dans un pays comme celui-ci 🙂
Il vaut mieux passer par la flotte pour le coup. De toute façon, mes bottes se sont déjà transformées en pédiluve froid.
La suite de la route n’est pas des plus agréables dans la mesure où la route prend un peu d’altitude et m’emmène dans la brume humide et froide. De temps à autre on peut tout de même apercevoir de jolies cascades :
Mais après cela, la route ne fait que s’enfoncer au milieu de ce nuage glacial. On y voit à peine à trente mètres sur une route en terre. « Ambiance » comme diraient des potes grimpeurs !!
La terre a une couleur assez particulière :
Quand on regarde le bloc moteur on pourrait carrément croire qu’il s’agit de rouille !!!
Je suis complètement HS et frigorifié. Tant pis pour le budget, j’opterai pour une chambre solo en guest house histoire de me reposer au maximum. En discutant avec le patron (qui veut que je teste les douches en extérieur) j’apprendrais que la partie de la 622 qui ressemble à une route secrète est en faite sous l’eau par périodes de 6 heures. Autant dire que j’ai vraiment eu beaucoup de bol !!
Les chiffres du jour :
- un peu plus de 200 km
- 7 heures de roulage
- une consommation qui est redescendu à 4,7 l/100km depuis les 5,3 des f-roads
- Une paire de bottes qui ne sont plus étanches du tout !!
Et le respect des règles tes parents ne t ont rien appris !
C est dangereux …t’as vu!