Moi la mer elle m’a pris…

J’me souviens un mardi. Bon ok Renaud lui c’était un vendredi … Chacun son truc, moi j’ai pas eu le choix du jour 🙂 Donc aujourd’hui mardi, j’embarque avec la compagnie Smyril en direction de l’Islande. C’est parti pour quarante huit heures de ferry pas tout à fait comme les autres.

Difficile de dormir cette nuit. J’ai pas encore mes repères dans la tente, sur le matelas et dans le nouveau duvet. Ce dernier est fait pour les mecs gaulés comme des sandwichs SNCF d’ailleurs ^^ Alors que le réveil est prévu pour sept heures, je suis complètement réveillé à partir de six heures. L’excitation me gagne avec le départ pour l’Île fantastique(*) qui se rapproche.

Je discute encore une fois avec mon voisin suisse qui vient de ce merveilleux canton qu’est le Valais et je fini de charger la mule … pardon la meule un peu avant lui. De toute façon on va au même endroit on arrivera bien à se retrouver. Je règle le camping tout en constatant que prendre une douche est juste hors de prix par ici (90 couronnes danoises soit plus de 10 euros pour une douche de deux fois quarante cinq secondes) Et je pars en direction du port. Truc cool du jour : il fait beau !! Pas de pluie pour plier le campement, ni pour rallier le port.

Arrivé sur place je fais la connaissance du premier motard arrivé sur les lieux. Will. Il roule en 600 Ténéré tout beau tout propre et vient d’Angleterre. Le courant passe bien entre nous et on papote le temps que Fabrice (le suisse valaisan) arrive et se joigne à notre conversation. Bon la mauvaise blague du jour c’est que contrairement à ce que m’avait dit un gars du port hier ça ne servait à rien d’arriver vers huit heures pour embarquer. Il y a un navire en partance pour la Norvège qui quitte le port vers dix heures, donc on va poireauter.

Pendant qu’on continue de se raconter nos histoires c’est un véritable défilé de BMW qui se présente à nos yeux. De la 1200 GS(A) en veux-tu en voilà. Mais aussi un tandem avec un père et sa fille, un side-car dont les utilisateurs fêtent leur noce des vingt cinq ans avec un superbe voyage en Islande. Plus que les bécanes ce sont aussi d’innombrables Defender qui passent devant mes yeux de môme. Le Defender c’est un peu pour moi l’image même du Camel trophy. Rendre l’inaccessible accessible !! Et les préparations des véhicules sont vraiment intéressantes. Certains anciens véhicules militaires réaménagés sont aussi de la partie.

Enfin il est l’heure du « check-in ». Les motos passent en premier et une fois le portique passé, viennent s’empiler dans une ligne d’attente. C’est là que je fais la connaissance de Luc et de Philippe. Deux motards Bruxellois tout simplement super sympas. Luc est en 1200 GS (mais pas adventure) et Philippe en Triumph 1200 XC. Le contact est facile, les gens intéressants et c’est agréable de discuter.

Ils m’expliquent que la F910 est plutôt à éviter car elle a des guets vraiment durs à passer , et que les motos ont tendance à s’y enliser… cool c’est par là que je voulais commencer. Je commence gentiment à stresser et on se dit qu’on va échanger nos informations pendant les deux jours qui vont suivre dans la mesure où nous allons être « dans le même bateau » 🙂

Un grand moment c’est toujours l’instant où tu embarques sur le ferry. Pour une fois j’ai pu faire une bonne vidéo, même si j’ai trouvé l’instant moins impressionnant que pour la Corse ou la Norvège. Le second temps important de l’embarquement c’est quand tu vois la merdasse que ça va être pour sangler les motos. Heureusement que j’ai emporté deux grosses sangles à cliquets que j’utilise habituellement dans le fourgon. Mais à côté de moi Luc galère vraiment pour trouver des points d’attache qui n’abîmeront pas sa moto. Pour couronner le tout les motos sont les unes sur les autres : on ne passe pas une main entre les valises. Espérons que tout sera en bon état à l’arrivée.

Enfin les dernières voitures s’engouffrent dans le ferry et quelques minutes plus tard c’est le départ. Quarante huit heures de ferry nous attendent. Nous fêtons cela tous ensemble avec une bonne bière … ou deux ça dépend des gens 🙂 Et j’en profite pour écrire ces quelques lignes et faire des photos en me baladant à bord du vaisseau qui nous emporte vers l’Aventure.

L’après-midi semble interminable mais heureusement qu’en longeant les côtes norvégiennes je capte aussi leur réseau 3G ! Ca occupe, j’en profite pour discuter et voir un peu les messages qui arrivent sur la page facebook et les commentaires sur le blog. Avant de retrouver mes compères pour un repas pas vraiment gastronomique le soir, je fais un peu de lessive au savon de Marseille et à l’huile de coude au fond d’un lavabo … L’aventure quoi 🙂

(*)
Ces derniers billets j’utilise souvent ce terme « l’Île Fantastique » pour désigner l’Islande. Je n’ai jamais trop lu Jules Verne et je le regrette. J’ai lu (plutôt dévoré) Michel Strogoff étant adolescent mais je me suis arrêté à ce roman. Je pense que c’est une grosse lacune de ma part qu’il faudra que je songe à corriger. Rien que de voir les deux disney « voyage au centre de la terre » m’a donné envie de lire les fabuleux récits de ce bon vieux Jules. L’Islande y est le moyen de rejoindre le monde intérieur décrit par l’auteur et l’Île fantastique, même si ce n’est pas l’Islande mériterait pourtant de l’être si j’en crois ne serais-ce que le quart de ce qu’on raconte.