Test du casque Shoei GT Air

Suite à une mésaventure récente j’ai été un peu contraint de changer mon Shoei GT Air flambant neuf … 

Seulement deux années et des poussières d’utilisation pour un peu plus de 75 000 km parcourus, on peut quand même dire qu’il a quand même bien vécu. Du coup je me suis dit que ça serait bien de faire un bilan calmement en se remémorant chaque instant … (ahem)

Donc je disais que le casque avait eu une petite mésaventure … Petite chute entre trente et quarante kilomètres par heure : autant dire pas bien vite. Mais quand on voit la gueule du casque on se dit que tête nue le résultat serait bien moins agréable.

Le goudron ça ponce bien !!

Sinon qu’est-ce que je pense de ce casque ?

Bon déjà c’est pas la faute du casque mais c’est important de bien l’acheter chez des vrais professionnels. Et pas dans la grande chaîne « de commerces liés à la moto » ayant plus d’affinité pour leur chiffre de vente que pour le service au client : quand on vous conseille de changer de moto plutôt que de chercher une solution pour faire baisser le niveau sonore du casque, ça ne fait que rarement plaisir surtout quand la moto est neuve et que le casque (neuf lui aussi) vaut la bagatelle de six cents euros. Ne parlons pas du montage aléatoire du pinlock ainsi que de l’absence de réglage de la visière par le vendeur. (lire la petite note rigolote en fin d’article)

Les points positifs

Tout d’abord, mon goupil de vendeur à la sauvette avait raison : le casque à une bonne tenue dans le temps. Malgré les kilomètres encaissés les mousses sont encore vraiment fermes. Elles se sont bien sûr un peu tassées mais franchement elles sont restées consistantes et maintiennent encore fermement le crâne à l’intérieur du casque.

Evidemment ce n’est pas parfait !! Vu que j’ai le poil ras au niveau de la tête, l’intérieur est littéralement poncé. Au point de rendre l’étiquette intérieure complètement illisible.

Pour un casque qui a subit tous les outrages (de la météo et du temps bien sûr 🙂 ) il faut avouer qu’il ne s’en sort franchement pas si mal.

Dans les points positifs, on peut continuer en citant l’équilibre global du casque. Ceux qui me suivent savent que j’aime me faire de longue journées de roulage, comme comme celle-là (740 km) ou encore celle-ci (845 km) .  Malgré ces journées bien remplies, les cervicales ne sont vraiment pas maltraitées. Certes je bénéficie sur mes motos (Hypermotard 821 et SMT 990) d’une position qui ne force pas à relever la tête. Mais cette même position bien droite met la tête en porte-à-faux vis à vis du reste du corps en raison de la pression du vent. Et pourtant je n’ai pas mal au cou le soir.

J’ai eu aussi l’occasion de faire trois journées de circuit cette saison et cet équilibre reste tout à fait bon malgré des vitesses bien plus élevées que celles autorisées sur route.

Il s’agissait de mon premier casque avec une visière intérieure. Franchement si j’étais sceptique lors des premiers casques qui en étaient équipés (pour des problèmes de sécurité), j’avoue que le confort apporté par cette accessoire est juste magique. Le système de manipulation de la visière est vraiment bien pensé, même pour des gants d’hiver bien épais et il est costaud !!! Parce qu’il en a subit des manipulations!!

Je continuerai en disant que la micrométrique acier est aussi un régal de facilité. Elle est robuste !!! Que ce soit l’usure ou le pet que j’ai pris, la micrométrique est aussi précise qu’au premier jour. A noter toute fois qu’elle s’est légèrement tordue lors de ma chute mais ne s’est ni détachée ni cassée comme une amie à pu le voir sur son casque Shark (oui je fais de la mauvaise pub quand on fait de mauvais organes de sécurité et qu’en plus on refuse de reconnaître ses tords). A noter que si vous faites du circuit en découverte (i.e. pas en compet’) la micrométrique est tolérée.

La micrométrique légèrement tordue

Et je conclurai les points positifs sur une note toute subjective : j’aime sa gueule. La finition du casque est très bonne (encore heureux vu le prix) et le noir mat allié aux autocollants alvéolés rend super bien.

Cool tout ça mais les points négatifs ?

Evidemment il y en a. Tout d’abord je commencerai par le point le moins gênant : le pare-soleil. Oui j’ai dit que c’était génial … Et je maintiens. Mais les ingénieurs auraient pu penser qu’il peut faire soleil même quand c’est l’hiver 🙂 La visière intérieure n’a aucun traitement contre la buée. Ce qui fait que les belles journées ensoleillées d’hiver on roule avec un un pare-soleil tout embué. Pas rédhibitoire mais pas agréable non plus.

Ensuite j’ai deux énormes points négatifs : celui que j’ai constaté le plus rapidement, l’insonorisation. Puis un autre qui au final était presque plus gênant : l’aération.

Commençons par l’insonorisation. Vu la qualité et le prix du casque je m’attendais à bien mieux. Je sais que la Ducati n’offrait vraiment pas de protection du tout. Mais franchement c’était décevant !! Mon vieux casque Dainese (en fait un AGV si j’avais bien compris à l’époque) m’avait coûté la moitié du prix du Shoei et était aussi silencieux sinon plus !!

Viens la partie qui fâche le plus : l’aération. Pour un casque qui porte le nom de GT-Air, on pourrait s’attendre à une ventilation au top … Et bien c’est raté !!
Quand il fait froid ou qu’il pleut par temps froid on apprécierait fortement une ouverture minimale de la visière qui ne fasse pas trois centimètres. Heureusement qu’il y a l’aération de menton qui ventile déjà plus fort. Mais l’hiver cette aération propulse un air glacial en direction des sourcils… ce qui n’est pas trop agréable. Malgré le filet de mentonnière j’avais du vent qui remontait par le menton direction les yeux (top pour les lentilles…)
L’été ce casque est un four avec une ventilation vraiment ridicule. On le sent bien passer quand il fait chaud. Si on ouvre la visière on perturbe (ou bloque) le flux d’air qui alimente la ventilation sur le dessus du casque.  Lors de mes pérégrinations en Suisse j’ai vraiment dégusté. En même temps il faisait vraiment très très chaud.

C’est moi l’aveugle mais c’est vous qui voyez

Voilà donc ce que j’ai pu aimer et reprocher à ce casque. A vous de voir si ces points peuvent vous aider à choisir ou écarter ce casque en vu d’un éventuel achat.

Note rigolote :

Quand j’ai demandé au vendeur si les casques avaient une bonne tenue dans le temps, il m’a juste répondu que dans leur équipe tout le monde avait du Shoei. C’est quand même ce qu’il y a de mieux… Pis ils ont des clients qui reviennent changer leur casque 10 ans plus tard hein ? Ça ne bouge pas monsieur.

Le motardus moyen fait dans les 3 500 km par an. Fois 10 ans ça nous donne pas loin de 35 000 km sur 10 ans si on admet que le-dit motard n’a pas « fait de pause » … 35 000 km c’est moins que ce que j’ai fait l’année passée… Il va falloir que je pose des questions différentes.