Jour 22 : Le jour le plus long

Hooo oui qu’il fût long ce vingt-deuxième jour de voyage. Il y en a eu pour tous les goûts.

Je me réveille tranquillement dans ma Hytter grand luxe.

Je trainasse un peu et je me mets en route sur le coup des 11 heures pour prendre la direction de Borg afin de voir le musée viking. Après tout il serait dommage de venir en Norvège et de ne pas voir un minimum la culture viking. Ce peuple qui a fait trembler toute l’Europe à une certaine époque.

Les paysages d’hier prennent une autre teinte et sont déjà plus jolis comme ça :

J’atteinds enfin Borg et son site dédié à la demeure d’un puissant chef viking. L’entrée qui coute 140 NOK il me semble, comprend l’accès au musée, l’accès à la réplique du bâtiment et d’autres petites choses comme l’accès au parc d’activités viking. Le prix est correcte au regard de ce que le site offre. Je commence par le musée : il y a des audios guides dans pas mal de langues dont le français. La diction est claire avec un léger accent, je regrette juste que la cadence soit aussi lente. Il y a des TV proposants des interviews d’historiens, d’archéologues qui ont travaillé sur la fouille. Ensuite on passe dans une salle cinéma qui propose un film sur l’histoire du chef propriétaire de la demeure, c’est assez instructif. La suite propose des objets trouvés sur les fouilles avec des explications thématiques.

Je passe enfin au coeur du sujet : la demeure en elle-même. C’est vraiment impressionnant. Elle mesure 83 mètres ce qui en fait la plus grande batisse de cette époque en Scandinavie et a la forme d’un bâteau retourné. Elle fût découverte en 1981 à Borg près du centre. Un agriculteur qui utilisait une charrue plus lourde à l’habitude heurta les ruines. Les fouilles rélevèrent énormément de choses sur le mode de vie de cette époque.

A l’intérieur, les salles sont remplies de répliques d’objets d’époque. Des personnes vêtues en habit de viking, répondent volontiers à toutes les questions.

Dans la seconde salle, il y a une sorte de cantine qui propose une espèce de soupe bizarre et de l’hydromel. Je ne gouterais ni l’un ni l’autre. Cette salle contient le siège du chef et sa femme :

La troisième et dernière salle, est consacrée aux croyances vikings et à l’artisanat.

Et pour finir je me décide à me glisser dans la peau de ceux qui ont peut etre été mes ancêtres. Je parcours donc les 1,4 km qui me séparent du parc d’activités viking. Tout d’abord j’irai saluer le forgeron en plein ouvrage.

Il y a des semblants de campement disséminé un peu partout :

Ensuite un peu d’exercice physisque avec un entrainement au tir à l’arc. Bon je triche un peu car j’en ai déjà fait pendant un an durant mes études. Puis le lancé de haches en fer !! Ca c’est viking. Première tentative : 3 haches sur 3 de plantées !! Il faut croire que je pourrais peut-être faire un bon viking en fait. Je demanderai aux hotesses de me prendre en photo pour le lancer de haches mais elles ont compris que je voulais les prendre en photo elles et prennent la pose. Si elles insistent 😉

Puis je me fais quand même tirer le portrait.

Ensuite je poursuis mon apprentissage viking par le drakkar. Ben oui pour piller les nations voisines on ne prend pas sa moto!! On y va en ramant.

Bon c’est dur, je n’ai pas pris aviron comme mon frère pendant mes études. La pluie commençant à tomber je me dirige vers la sortie paré pour aller piller le monde. J’ai un début de barbe ça devrait faire le taff, Géraldine est plus rapide qu’un drakkar … Il ne me manque plus que la hache et des tresses pour parfaire mon look.

Je reprends donc la route direction Å ( avec le point au dessus ça correspond à « O » ) C’est tout au bout des Îles Lofoten. Il n’y a pas grand chose à voir et on en fait le tour en 10 minutes comme le dit la rabateuse vers les musées. Comme je n’ai pas une couronne en poche, je ne visiterai pas les deux musées de la ville.

Puis comme je prends la flotte je reprends la route en direction de Nusfjord puisqu’il parait qu’elle est selon les artistes l’essence même des Lofoten. Quelques kilomètres plus loin le ciel se dégage et laisse même apparaître le soleil. Youhou !!

Ca devrait toujours être comme ça

Sur le chemin de Nusfjord je croise la seule plage de sable ou presque des Îles Lofoten :

Sur le coup je me voyais bien faire un remake du générique alerte à Malibu. Mais finalement non. Il faisait trop froid et je n’avais pas assez d’implants mamaires sous le coude pour que ça rende bien 🙂 Mais j’avais une bonne idée de connerie. Le fjord juste à côté prend une magnifique teinte grâce au sable, et je n’ai pas hésité à mettre ma vie en péril pour vous rapporter des clichés exclusifs!! Parce que vous le valez bien.

Enfin j’atteins Nusfjord. Donc la grosse blague c’est qu’il faut payer pour entrer dans le village… La bonne nouvelle c’est que ce n’est plus payant après 18 heures. J’ai donc bien fait de faire l’imbécile sur le trajet. Mais le village est vraiment beau il faut l’avouer. Pour garder l’aspect touristique ils se sentent obligés de mettre du poisson à sécher partout. Ca sent très fort !! J’en connais une qui n’aurait vraiment pas aimé la visite.

Je repards de Nusjford et la question du couchage commence à se poser. Avec le temps magnifique qui est là, sous mes yeux que je n’y croyais plus. Je décide de rouler en direction de Fiskebøl afin de prendre le ferry pour Melbu. Je continue de prendre des photos sur le trajet, c’est un régal.

J’arrive sur le coup des 21h10 à Fiskebøl et en regardant les horaires de ferry je constate que le dernier est à 22h10. Mais je n’ai plus de couronnes donc je retourne jusqu’à Svolvaer afin de remédier à ce problème. Mais 32 km aller ça ne se fait pas comme ça !! Je roule donc au dessus des limitations de vitesses (paaaaas bien je sais) afin d’arriver à l’heure le tout en priant pour qu’il n’y ait pas de policier zélé sur la route. Par contre la pluie, elle, fait du zèle et revient me dire bonsoir. Je retire donc de l’argent et en repartant je m’arrête le long d’un trottoir pour re-régler le GPS. Sauf qu’en repartant je ne fais pas assez attention et c’est le drame : Géraldine sur le flanc et moi en roulé boulé. Géraldine n’a rien ça va. Quelques égratignures et le pare carter droit qui est un peu enfoncé (ça la rend du coup symétrique). Je roule donc énervé, sous la pluie comme un dératé pour arriver sur le quai et voir le ferry s’en aller … Il n’était qu’à dix mètres de moi. Bonjour les boules.

Je me décide donc à me rendre à Andenes en moto. Cela me fait faire un très long détour mais je n’ai pas envie de camper à côté du ferry. La pluie m’accompagne tout le long de mon trajet. Je suis épuisé par le froid et l’humidité mais je continue de rouler. A un moment j’ai bien songé à faire du camping sauvage mais … alors que je montais la tente une idée m’a traversé l’esprit : Est-ce qu’il y a des ours ou des loups dans cette région ? Ahem … bonne question, je regarde vite fait dans le lonely planete. Les deux espèces sont bien présentes en Norvège mais je ne risque à priori rien dans cette partie ci. Sauf que le mal est fait et je commence à flipper. Chaque bruit de la fôret me semble suspect, bref, j’ai les chocottes. Ni une ni deux je replie la tente et repars.

Certains m’ont demandé si vraiment on y voyait bien au soleil de minuit. Voici la reponse à 00h20 :

Sur la route je vois un abris bus en bois. Détrempté et en pleine misère je me décide d’y faire une pause. Mais l’ouverture est si grande que le vent s’y engouffre et ça me permet de me protéger de la pluie qui vient de violament s’intensifier!! Une heure plus tard je reprends la route et j’arrive à Andenes sur le coup des 2h30 du matin. Je suis en galère, le cerveau tourne au ralenti et ne traite les informations que lentement et souvent une fois sur deux. Dans Andenes je vois plein de gens debout, en fait il y a une sorte de restaurant boite de nuit ce qui explique le nombre de taxi qui viennent chercher les soiffards de fin de soirée. Je me pose au phare histoire de faire quelques photos.

Et je me mets en quete d’un endroit pour dormir… évidement les campings sont fermés et je me pose comme un manouche à coté de deux camping cars pour m’endormir comme une masse sur le coup des 3h30 du matin. J’avais un peu l’impression de participer à un épisode de Man vs Wild mais bon … c’est les voyages ça forme la jeunesse.

Infos du jour : Je ne voulais pourtant plus recommencer le fiasco de la permière journée en Norvège mais j’ai mal géré mon affaire. J’ai trop roulé ça aurait pu mal se finir. Au final j’aurai quand même enquillé 566 km dans la « journée » en restant près de 19h30 réveillé. A ne pas refaire. La galerie photo est ici.

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